Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé mercredi à "un cessez-le-feu immédiat et vérifiable" en Libye, précisant qu'un émissaire de l'ONU allait à nouveau se rendre à Tripoli. Devant la presse à Genève, M. Ban a précisé s'être entretenu par téléphone avec le Premier ministre libyen mardi soir pour demander un cessez-le-feu et un accès sans restriction aux populations pour les travailleurs humanitaires de l'ONU. Il a également appelé les forces de Kadhafi à cesser d'attaquer les civils. M. Ban a déclaré que le Premier ministre libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, avait accepté de recevoir l'envoyé spécial de l'ONU Abdul Ilah Khatib, un ex-ministre jordanien des Affaires étrangères, qui effectuera à cette occasion sa septième visite en Libye. L'émissaire se rendra à Tripoli pour "des négociations sur un règlement pacifique du conflit et l'accès sans restriction pour les travailleurs humanitaires", a précisé le patron de l'ONU. De son côté, le ministre polonais des Affaires étrangères Radek Sikorski a pris l'avion mercredi pour Benghazi, le fief des rebelles libyens dans l'est du pays. Selon son porte-parole Faral Sobczak, M. Sikorski est le responsable européen le plus important à ce jour à se rendre en Libye pour rencontrer les insurgés. Il apportait également de l'aide humanitaire pour les civils. M. Ban a appelé les pays qui mènent des patrouilles au large des côtes libyennes à empêcher des tragédies comme celle qui a vu la mort probable de quelque 600 migrants africains lors du naufrage de leur bateau près de Tripoli vendredi. "Je suis troublé par des informations faisant état de personnes qui fuient les combats et qui perdent la vie en mer", a-t-il déclaré. "Je demande aux navires en patrouille dans la Méditerranée de ne pas attendre des signaux de détresse pour apporter leur aide. Tout bateau quittant la Libye devrait être considéré comme ayant besoin d'aide et de protection." A Bruxelles, l'OTAN a salué l'appel au cessez-le-feu lancé par Ban Ki-moon. "Bien sûr, nous sommes d'accord avec le secrétaire général de l'ONU", a déclaré la porte-parole de l'OTAN, Carmen Romero. "L'OTAN aimerait voir un arrêt immédiat des violences puisque notre mandat est de protéger les civils." Elle a ajouté qu'il ne pouvait y avoir de "solution uniquement militaire à la crise en Libye". Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, actuellement en visite aux Etats-Unis, a souligné le mois dernier que tout cessez-le-feu devait être vérifiable et crédible. A.P