La Chambre des Représentants a ouvert vendredi sa session de printemps. Cette session revêt un caractère particulier et intervient dans une conjoncture marquée par le débat engagé sur l'élaboration de la nouvelle Constitution et l'introduction de réformes politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales telles qu'annoncées dans le discours historique du 9 mars prononcé par S.M. le Roi. Cette session s'inscrit aussi dans la perspective des élections législatives de 2012. D'ailleurs, parmi les réformes annoncées par S.M. le Roi, celle de l'extension du domaine de la loi, aussi bien en ce qui concerne le champ législatif qu'en ce qui concerne le rôle de contrôle que doit exercer le Parlement sur l'action législative. Plusieurs projets et propositions de lois sont à l'ordre du jour de cette session et revêtent une grande importance. Mais, ce qui intéresse les citoyens en premier lieu, c'est le cadre dans lequel vont s'opérer les élections de 2012. En effet, et à la lumière des résultats des élections législatives de 2007, marquées par la faible participation des citoyens au scrutin, la principale préoccupation aujourd'hui est de lutter contre la désaffection des citoyens à l'égard de la chose publique et de leur redonner confiance en le processus électoral. Pour cela, il faut tirer profit de la dynamique engagée par les réformes annoncées par S.M. le Roi et de l'enthousiasme qui caractérise les débats qu'elles ont suscités. Les citoyens, en effet, veulent s'assurer que les prochaines élections seront entourées de toutes les garanties de sincérité et de crédibilité. Les précédentes consultations au Maroc ont été, en effet, marquées par le recours abusif à l'argent sale pour l'achat des voix des citoyens qui se trouvent dans le besoin. Elles ont été aussi marquées au départ par l'intervention directe de l'Administration qui faussait le jeu démocratique, puis par une neutralité de celle-ci, ce qui a laissé les fossoyeurs de la démocratie agir à leur guise. Les précédentes élections étaient aussi marquées par la confusion des programmes électoraux présentés par les candidats, par les promesses non tenues par les élus, l'absence de liens avec les électeurs, l'absentéisme des parlementaires et leur nomadisme. C'est à la lumière des garanties qui vont entourer les prochaines élections que les citoyens peuvent aller massivement voter. Mais il incombe aussi que tous les citoyens assument leurs responsabilités en refusant de vendre leur voix à ceux qui vont les exploiter et de s'engager résolument dans cette nouvelle Révolution du Roi et du Peuple que connaît notre pays et qui doit lui assurer un avenir prospère et un développement humain durable.