L'inflation globale, mesurée par la hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC), est restée presque inchangée à 0,9% en 2010. Et ce, en dépit de la légère reprise de l'activité économique mondiale et des prix des matières premières énergétiques et alimentaires. C'est ce qu'affirme Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport sur la politique monétaire. Le niveau relativement modéré de l'inflation chez les principaux pays partenaires du Maroc et l'absence de pressions significatives de la demande tant au niveau interne qu'externe ont contribué, dans une grande mesure, à maintenir l'inflation globale à un niveau bas, ajoute BAM. Le caractère modéré de l'inflation globale est confirmé par les données relatives à l'indicateur de l'inflation sousjacente (IPCX) qui n'a progressé que faiblement durant 2010. Ainsi, l'inflation fondamentale est ressortie à 0,4% en 2010, après 0,7% en 2009, reflétant d'une part, un ralentissement de l'inflation des biens non échangeables (IPCXNE) de 2,1% à 1,7% et d'autre part, une baisse de 0,8% des prix des biens échangeables (IPCXE). Cette évolution vient confirmer l'importance des évolutions des cours mondiaux des matières premières comme facteur modérateur de l'inflation en 2010 ainsi que la faiblesse des pressions émanant de la demande tant interne qu'externe. Alors que la tendance de l'inflation sous-jacente s'est ralentie, le rythme de progression des prix de la composante « produits alimentaires volatils » s'est, en revanche, accéléré de 3,1% à 5,1%, contribuant à hauteur de 0,7 point de pourcentage à l'inflation globale (contre 0,4 en 2009). Le niveau relativement modéré de l'inflation globale est également attribuable aux prix des produits réglementés, qui ont joué un rôle prépondérant dans l'amortissement de l'effet des chocs externes sur les prix à la consommation. En effet, les tarifs des produits réglementés hors carburants et lubrifiants ont progressé de 0,4% après 1% une année auparavant, reflétant le ralentissement de la hausse des tarifs de certains produits comme le tabac et l'électricité, ainsi que la baisse des prix des produits pharmaceutiques. Pour leur part, les tarifs des carburants et lubrifiants n'ont pas subi de fluctuation au cours de l'année, parallèlement à la poursuite du gel du mécanisme d'indexation qui isole le marché national des chocs pétroliers à l'international. Les prix de la rubrique « carburants et lubrifiants pour véhicules de tourisme » ont même enregistré une baisse de 0,7% après celle de 1,7%, en raison d'un effet de base.