Pour leur première sortie officielle sous la férule de leurs nouveaux coaches, les sélections A et olympiques ont plutôt déçu sur le plan du jeu. Certes rien de grave ni d'alarmant pour une entame mais les prodromes d'une défaillance future sont, hélas, déjà là. Toute analyse juste, correcte, objective et rationnelle se doit d'être fondée sur des critères tenant compte de certains paramètres dont, en premier lieu, le contexte particulier d'un match-clos. Et celui d'Annaba dépassait -et de loin- le cadre d'une simple rencontre de voisinage teintée de duel maghrébin avec tous les relents d'hostilité inhérents à un contentieux politique de plus de trois décennies. La «situation» d'une telle confrontation est juste propre à surchauffer les esprits du … public des deux bords car les 22 acteurs, pour la quasi majorité à statut professionnel, ne peut et, surtout, ne doit déborder de son cadre purement sportif. Malheureusement, dès le coup d'envoi, faute d'un arbitrage à la hauteur, ce fut un véritable constat de gladiateurs durant 45 min, avec toute fois un avantage certain aux locaux bénéficiant, d'entrée, d'un véritable cadeau ( penalty) Pire que cet avantage, la cécité du referee sur de véritables agressions dont furent victimes les Marocains, et notamment Kharja, Chemmakh et Boussoufa. La sélection nationale s'est quelque peu reprise en seconde période pour montrer quelques velléités sans jamais parvenir à redresser la situation et c'est sur une note de terrible frustration que le Onze de Gerets a achevé sa prestation. Que dire de cette entrée en matière du coach belge annoncé comme le messie du football marocain ? Le miracle n'a pas eu lieu et sa prétendue (ou supposée) magie n'a pas opéré. Mais ce n'est pas une raison pour déclencher un procès à son encontre en invoquant, en premier lieu, son salaire faramineux !… Cela témoigne du degré mesquin et misérabiliste de ses pourfendeurs (dont d'ex- coaches des Lions de l'Atlas) alors que le débat doit se limiter au niveau des choix des hommes et de la tactique. Etaient-ce vraiment les meilleurs joueurs alignés ce soir-là ? Et avec la meilleure option stratégique ? A chacun ses avis …subjectifs…On rappellera juste qu'avant même le choc en question, tout le monde savait que Boussoufa n'arrive jamais à «entrer» dans une rencontre africaine trop chaude et musclée. Et que Chemmakh, en manque de compétition à Arsenal, n'était pas au mieux de sa forme. Sans parler de la mise à l'écart d'un certain Carcella dont la FRMF avait livré un combat pour l'arracher à la Belgique. Cette forme n'est sûrement pas la meilleure manière de ramener dans le bercail tous les espoirs d'origine marocaine qui évoluent aux Pays-Bas et en Belgique. Gerets a deux mois pour revoir et corriger sa copie avant le prochain Maroc-Algérie à Casablanca, sinon il sera emporté par le tsunami maghrébin. Entre faux-pros et locaux L'autre grand perdant de cette journée n'est autre que Verbeek, le coach des olympiques, même auréolé d'une victoire (2-0) sur le Mozambique. Son choix de recourir aux pros est suicidaire puisque pour le match retour, au Mozambique, il devra composer son équipe à partir de l'effectif des locaux. Pourquoi dès lors investir sur des présumés pros, puisque la plupart évoluent dans la catégorie des amateurs, qui ne pourront jamais rejoindre la sélection en dehors des dates FIFA ? Si seulement l'échantillon que nous avons vu à l'œuvre à Marrakech était supérieur aux locaux, genre Lakhal (MAT) ou Berrabeh (Raja). Il existe encore de bons et d'excellents éléments dans notre championnat pour composer l'ossature des Olympiques.