Le Rassemblement Sahraoui Démocratique (RSD), un nouveau parti politique qui vient de voir le jour dans les camps de Tindouf (sud de l'Algérie), propose aux Sahraouis «un avenir basé sur la démocratie, la justice et la liberté», tranchant définitivement avec les pratiques «tyranniques» du polisario, autoproclamé représentant du peuple sahraoui. Au cours d'une conférence de presse vendredi à Paris, le porte-parole et co-fondateur du parti, Salah Khatri, a décliné les objectifs de cette formation pour permettre aux Sahraouis de choisir librement leurs représentants. Le nouveau parti se dit favorable à «une solution politique consensuelle» à la question du Sahara «qui prenne en compte les intérêts de notre région, le Maghreb», a-t-il indiqué. Le RSD, dont la déclaration des principes avait été rendue publique le 2 février dernier dans le contexte des révolutions populaires dans le monde arabe, milite principalement pour l'instauration de la démocratie dans les camps de Lahmada, a précisé cet acteur associatif originaire des camps de Tindouf et établi dans le nord de la France. Créée par une jeunesse désespérée face au «déficit du Front polisario quant à la sortie de l'impasse» et à «la perte de l'espoir et l'absence de la démocratie», cette formation politique compte se positionner en tant qu'alternative «démocratique» au polisario, a-t-il souligné. «Nous sommes une solution politique et sociale» pour les Sahraouis, a-t-il tenu à préciser, soulignant que la solution du conflit du Sahara «passe par la voie démocratique». «On a fait confiance au polisario depuis 35 ans. Aujourd'hui, on pense qu'il ne nous représente pas», a dit M. Khatri, notant que, le «Polisario est en train de devenir un problème pour les Sahraouis». «Il apparait de plus en plus comme un facteur de désordre national et international, entretenant là où il se positionne un profond immobilisme», a-t-il expliqué, en allusion à l'impasse qu'il entretient dans les négociations sous l'égide de l'ONU. Sur le plan interne, le «Polisario a installé son pouvoir sur des pratiques de népotisme, de tribalisme et de corruption», a-t-il indiqué, en faisant état des «tensions et humiliations qui sont le lot quotidien des sahraouis» dans les camps. Le RSD qui regroupe des Sahraouis de tous les horizons, de toutes sensibilités et revendique actuellement des comité discrets dans toutes les «wilaya» des camps et des partisans dans cinq pays européens, en Mauritanie et même au Maroc, entend combattre les pratiques du polisario héritée «d'un autre âge» et «installer une véritable démocratie propice au progrès». Pour lui, l'établissement d'un régime démocratique dans les camps passe par «le droit de participation aux élections, le droit à l'éducation, à la santé, à la culture, la prise en compte des minorités, la garantie de l'égalité des droits pour tous les Sahraouis, et le respect des libertés». Quant à la voie suivie par le parti, le RSD entend «favoriser la propagation de ses idées, sans se contraindre par les divisions héritées du passé». Le parti «regroupe sans distinction, dans un cadre démocratique, l'ensemble des enfants de Saguia El Hamra et Rio de Oro, ainsi que toutes les tendances politique et sociales qui font de la démocratie leur idéal et un principe du pouvoir», lit-on dans la déclaration des principes du RSD. L'objectif, ajoute-on, est de défendre le choix des Sahraouis «qui respecte les décisions des institutions et les représentation internationales et en particulier pour l'obtention d'une solution politique consensuelle négociée (...) qui prenne en compte les intérêts de notre région, le Maghreb». Selon M. Khatri, un premier congrès, chargé de l'organisation définitive du parti, sera convoqué entre novembre et décembre prochain et aura lieu dans les camps de Tindouf.