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L'islamophobie en Europe

A partir du début du mois prochain, le port du niqab (voile qui couvre l'ensemble du visage) sera illégal en France. Un sondage paru la semaine dernière donnait Marine Le Pen, nouvelle chef de file du Front national (l'extrême droite française), en tête des votes à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle. Ces deux faits ne sont pas sans rapport, comme nous allons le voir.
Le président Nicolas Sarkozy est plus qu'inquiet de voir le Front national obtenir un si bon résultat dans les sondages, car il se trouve que le cœur de son électorat se situe également à droite. Il a riposté en lançant un débat national sur la place de l'Islam en France, pays à forte tradition laïque, et il ne fait pas mystère de sa position personnelle: il ne veut pas de minarets en France, a-t-il déclaré à la presse, pas plus que de viande hallal dans les cantines scolaires. Mais cette loi interdisant le niqab est véritablement la pierre angulaire de son dispositif.
En fait, c'est une solution bien réelle à un problème inventé de toutes pièces. La France compte quelque cinq millions de musulmans, soit environ 8% de la population, mais seules quelques centaines de Françaises musulmanes portent le niqab en public. Certes, on devrait leur interdire de conduire car ce voile restreint leur champ de vision, mais on voit mal en quoi leur présence dans les lieux publics pourrait constituer une menace pour la société.
De fait, il y a probablement plus de Britanniques qui portent le niqab dans mon quartier londonien que de Françaises qui en font autant sur l'ensemble de l'hexagone. A Camden Town, je les croise au supermarché, dans le bus, dans les rues et, quand je les entends parler à leurs époux ou à leurs enfants, je constate qu'elles ont la plupart du temps un accent typiquement anglais.
Et c'est logique, car la plupart de ces femmes ne sont pas des immigrées. Elles sont filles d'immigrés, nées sur le territoire britannique, et le fait qu'elles portent cette tenue controversée (et qui n'est pas non plus la norme au Pakistan ou en Algérie) en public est révélateur de la crise qui touche toujours la deuxième génération d'immigrés, où qu'ils se trouvent.
Les hommes de la génération de leurs pères, plus conservateurs, sont horrifiés de les voir absorber les valeurs de la société qui les entoure et tentent désespérément de les isoler de ces influences. Les pères juifs et italiens de New York ont perdu cette bataille il y a un siècle, et les pères algériens ou indiens de Londres et Paris sont en train de la perdre aujourd'hui.
Mais il faudra du temps pour que tout le monde se rende à l'évidence et, dans l'intervalle, une petite minorité de Britanniques musulmanes et une proportion encore plus faible de leurs coreligionnaires françaises portent le niqab. Alors, pourquoi le gouvernement français souhaite-t-il infliger une amende de 150 euros à toute femme qui entre dans une boutique, monte dans un bus ou marche tout simplement dans la rue voilée de la sorte ?
En plus de l'amende, les contrevenantes seront contraintes d'assister à une formation sur la citoyenneté visant à rappeler les valeurs égalitaires de la république française, notamment l'égalité entre les sexes. Déployer un tel arsenal pour résoudre un si petit problème a de quoi surprendre, mais l'objectif est clairement de faire réélire Nicolas Sarkozy.
Actuellement, en France, la droite a le vent en poupe et elle n'hésite pas à abreuver l'opinion publique de discours alarmistes sur le multiculturalisme. En réalité, l'assimilation de la troisième génération d'immigrés s'effectue tout à fait normalement, mais, en plein cœur du processus, on peut faire croire que l'agitation sociale va conduire à une société irrémédiablement divisée. C'est en tout cas le point de vue de la majorité des sympathisants de droite.
Celui qui semble apporter les solutions les plus convaincantes à ce problème fictif s'assure du vote de l'extrême droite, et c'est ainsi que le Front national parvient à marcher sur les plates-bandes de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) de Nicolas Sarkozy. Sous la houlette de Jean-Marie Le Pen, le Front national a terminé deuxième à l'élection présidentielle de 2002 et, emmené par l'héritière Marine Le Pen, il pourrait même faire encore mieux.
Dans le récent sondage réalisé pour le journal Le Parisien, elle bénéficiait de 23% des voix contre 21% ex-æquo pour l'UMP et le Parti socialiste. Son secret? Elle a abandonné la rhétorique raciste et néofasciste qui a fait les beaux jours du Front national au profit d'un discours plus modéré et réaliste dont l'efficacité politique est indéniable.
Toutefois, elle ne peut qu'espérer passer en force au premier tour car, une fois au second tour, elle se fera littéralement atomiser, comme son père en 2002. En effet, si les partis politiques français sont très divisés, ils sont prêts à s'unir pour empêcher le Front national d'arriver aux affaires.
Cette vague d'islamophobie crée bien des remous dans la droite européenne en ce moment. Depuis six mois, la Chancelière allemande, Angela Merkel, ne cesse d'insister sur l'échec du multiculturalisme et le Premier ministre britannique, David Cameron, s'est récemment mis au diapason. Ce stratagème politique qui ne manque pas de cynisme pourrait malheureusement avoir des conséquences plus que concrètes.
Sans intervention d'aucune sorte, les communautés d'immigrés dans ces pays, et notamment les musulmans, s'intègrent dans la société en une ou deux générations, comme elles l'ont toujours fait. Le processus peut être légèrement accéléré par une politique gouvernementale adéquate, mais pas de manière significative. En revanche, il est possible de le bloquer complètement en stigmatisant les minorités et en les cantonnant à des ghettos culturels. C'est justement sur ce terrain glissant que Nicolas Sarkozy s'aventure ces derniers temps.


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