Les Français établis au Maroc ont plutôt le cœur à droite. C'est ce que révèlent les résultats du premier tour de l'élection présidentielle française, organisé le 22 avril dans les consulats de France. Les Français du Maroc ont plutôt le cœur à droite. Une tendance qui n'est pas pour surprendre, puisque la majorité des Français, qu'ils soient au Maroc ou ailleurs, ont marqué une nette préférence pour le candidat UMP, Nicolas Sarkozy, talonné par la candidate socialiste Ségolène Royal. Les Français du Maroc ont ainsi crédité Nicolas Sarkozy de 38, 44 % de voix, contre 31,91% pour Ségolène Royal, reléguant le candidat du centre, François Bayrou, à la troisième position (21,70 %). Fait marquant, la communauté française établie au Maroc a marqué cette fois ses distances avec Le Pen. Le chef de file du Front national, qui s'est vu attribuer 7 % des voix des Français du Maroc en 2002, semble cette fois être tombé en «disgrâce». Lors du premier tour de l'élection présidentielle 2007, il n'a eu droit qu'à 2, 52 % des voix. L'électorat français en général a su tirer les bonnes conclusions de la précédente élection présidentielle, au cours de laquelle Le Pen a su exploiter le thème de l'insécurité et se présenter comme le cheval de Troie pour «ramener la paix en France». Derrière la chute spectaculaire de Le Pen, il y a une raison principale. Si le sursaut de conscience dont vient de témoigner l'électorat français concernant le danger que représente l'idéologie nationaliste pour «la France de la diversité» n'est pas à démontrer, il y a un facteur encore plus décisif qui a porté le coup de grâce à Le Pen : Nicolas Sarkozy a su récupérer l'électorat de l'extrême droite par un discours sur des thèmes chers aux nationalistes français, genre «immigration sélective», «discrimination positive» ou encore le « respect de l'identité française» … Mais voilà, Nicolas Sarkozy aura fort à faire avec sa rivale Ségolène Royal. L'écart entre le candidat de droite et la prétendante socialiste n'est pas grand. En créditant cette dernière de près de 32 % des voix, les Français du Maroc, comme ceux de la France en général, ont apporté la preuve de leur volonté de voir pour la première fois dans l'histoire de la République française une femme siéger à l'Elysée. Ségolène Royal peut également compter sur quelques «excès» du candidat Sarkozy qui s'est vu reprocher son alignement sur la politique «belliciste» du président américain George W. Bush. Mais, dans cette partie de bras de fer, l'électorat du centre est le seul habilité à faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Pour le reste, c'est-à-dire le parti des Verts de Voynet, le parti ouvrier de Laguillier, ou encore d'autres formations d'obédience trotskiste, leur marge de manœuvre est très infime. Comme le prouve l'électorat français établi au Maroc: 1,50 % des voix pour Besancenot, 0,98% pour l'altermondialiste José Bové, 0,47% pour Arlette Laguillier … Ceci dit, le grand perdant de ce premier tour de l'élection présidentielle française reste le Front national de Jean-Marie Le Pen.