Le 8 mars, journée internationale de la femme. Partout, et dans tous les domaines, cette journée est décernée à la moitié de la terre : la gente féminine : hommages et reconnaissance dans tous les domaines : l'art, la politique, le social, le sport… Pour ne citer que ce dernier domaine : le sport, légion seront ceux et celles qui partageront mon point de vue pour célébrer la sportive marocaine et lui décerner une médaille, un trophée ou une fleur en signe de reconnaissance pour tout ce qu'elle a apporté : l'athlétisme, le tennis, le marathon, le cyclisme, la boxe, l'automobile, le football … Bref, la sportive marocaine s'est distinguée dans toutes les disciplines et a fait ses preuves en peu de temps là où son partenaire l'homme l'a devancée pendant des siècles. Aussi, justice lui serait rendue en lui souhaitant bonne fête et de lui tirer chapeau. N'a-t-elle pas réalisé des exploits faisant preuve de compétences similaires à celles de son partenaire masculin ? Néanmoins, si la réalité au niveau de la pratique laisse rêver, comme le pensent certains, il n'en est rien au niveau de la gestion. La gestion du sport, mettons nous d'accord, par la femme, autrement dit, l'accès des femmes aux postes de décision dans le sport est minime pour ne pas dire insignifiante. En d'autres termes le destin du sport national se décide toujours par une majorité écrasante masculine. Et dire que « Le CIO veille, par tous les moyens appropriés, à la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux, et dans toutes les structures, notamment dans les organes exécutifs des organisations sportives et internationales en vue de l'application stricte du principe d'égalité des sexes » et recommande même l'intégration au moins de 10% de membres féminins dans les institutions sportives. Et dire que les 2èmes assises du sport tenues à Skhirat, en 2008, ont mis l'accent sur la nécessité de la représentativité de la femme dans le sport au niveau de la pratique comme au niveau de la gouvernance. Rappelons que la dernière enquête menée en 2008 sur l'accès des femmes aux postes de décision a prouvé une sous représentativité estimable des femmes dans les postes de décision des fédérations : «sur à peu prés 242 membres (hommes et femmes) des 22 fédérations, on compte seulement 2 présidentes de fédération soit 0,8% et 3 femmes vice-présidentes, soit 1,2%». La sous représentativité est également constatée aux postes des membres de ligues, de présidentes de club, d'entraîneurs et staff médical. Sans compter que « la présence de ces femmes dans ces postes, de leadership n'est pas due au hasard, ni un cadeau. Au contraire, elle est le fruit de leur palmarès sportif, de leur niveau d'instruction et de leur engagement pour la cause féminine », comme le confirme le Dr Baria, acteur de cette enquête nationale. En ce jour, donc, du 8 mars, il est impératif de rendre à César ce qui lui appartient en l'impliquant aussi à la chose sportive par plus de pratique certes, mais surtout par son implication dans la gestion. C'est vrai que nous avions eu droit à une ministre du sport. Le temps ne lui a peut être pas été accordé pour servir de locomotive au leadership féminin mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Bonne fête mesdames, sportives, dirigeantes ou femmes au foyer.