«Malikouna wahid, Mohammed Assadiss !! » « Assahra sahraouna, wal Malik Malikouna » ainsi scandaient les milliers des jeunes supporters massaouis toutes étiquettes confondues à l'ouverture de ce duel fasso-sahraoui alors que les hauts parleurs du stade entonnaient l'hymne national marocain et qu'un immense drapeau rouge et vert flottait dans les airs. Spontanément le reste des tribunes, se mêla aux incantations patriotiques des ultras dans une symphonie nationaliste d'une ferveur hautement symbolique à rappeler l'ère épique du soulèvement de la capitale spirituelle contre l'occupant étranger. Tout simplement pathétique ! De quoi déprimer une certaine chaîne arabe se nourrissant de sang et de zizanie… C'est dans ce décor insolite que démarra la rencontre sportive Nord-Sud tant attendue. Pour ce MAS-JSM force est de rappeler la leçon amère que s'est infligée le banc de touche massiri tout à fait gratuitement. A savoir que le pire d'une tactique systématiquement défensive c'est de tenir le gros d'un match et de succomber en fin de match, là où il ne vous reste plus de temps suffisamment pour revenir au score !! Le valeureux Aziz Khiyati l'a expérimenté à ses dépens malgré une courageuse prestation des Sahraouis. Le MAS, qui a finalement renoncé à évoluer à Meknès suite à l'intervention de hautes instances du sport national, a mené, tambour battant, les péripéties d'un match qui a tenu toutes ses promesses d'incertitude. La concentration massive des visiteurs au milieu du terrain contribua à compliquer considérablement l'évolution des hommes de Rachid Taoussi. La 1ère escarmouche locale est avortée par une intervention musclée de l'arrière Cheikh sur Skitoui qui vaudra carton jaune au premier qui sera expulsé un peu plus tard entraînant avec lui Belaâmri aux vestiaires (35ème mn). A noter que dans cette épisode, l'arbitre Boustat a eu le tort d'ignorer la clause de l'avantage en faveur des Fassis. D'ailleurs, ce référé de la ligue de l'Oriental a contribué à fausser la fluidité du jeu en multipliant les coups de sifflets hachant le spectacle au grand dam du public. Dans cette attitude rétrograde, l'homme en noir s'est singulièrement illustré en se faisant berner par les nombreuses simulations de blessures et autres entourloupettes de pertes de temps visiteuses et notamment du gardien de but Afifi averti bien tardivement par M. Mustafa Boustat dépassé. Embrouillés, les locaux multiplièrent les ratages à l'image de Kader Fall qui gâche une occasion nette de but en ignorant le placement idéal de son coéquipier Skitioui (55ème mn). Episodiques, les contres, quoique tranchants des attaquants sahraouis, manquèrent de concentration à l'entrée des 18 mètres fassis. Maintenant la pression, les jaunes furent près de conclure si ce n'est la précipitation ou, pire, l'individualisme de certains joueurs à l'image d'Abdenbi qui préféra le slalom et la simulation du penalty pour se faire avertir gratuitement… Finalement, et alors que la partie se dirigeait sur la nullité inéluctable du score, une offensive locale menée sur le flanc gauche permit à Hammouni de balancer un centre vicieux qui échoua à Bourezouk qui transforma imparablement (87ème mn). Un but accueilli par un tonnerre d'applaudissements de supporters comblés par la délivrance Et alors que les Sahraouis se ruaient à l'assaut des buts de Aït Boulemane, les Fatals Tigers entonnaient, déjà, un avertissement significatif au prochain adversaire des Tigres – alias le Raja… « Rahna jayine, ya bidaouas ! ».