«N'est-il pas déplorable que les efforts déployés soient vains ? N'est-il pas dommage que les espoirs nourris soient avortés ? Où est donc le suivi prôné et scandé dans toutes les recommandations émanant de ces séminaires et journées d'étude ? En 2002, le Comité national Olympique Marocain-CNOM- avait mis en place une Commission « Femme et Sport ». Après avoir été présidée par l'ex- championne marocaine Fatima Aouam, elle a été prise en main par la championne olympique Nawal El Moutawakil en 2005. L'objectif de cette structure était de promouvoir le sport féminin à travers l'implication effective et accrue des femmes dans les structures techniques, administratives et structurelles visant l'épanouissement de la personne en mettant en place des conditions d'égalité comme le stipule l'article 2 paragraphe 5 de la charte olympique « le CIO veille, par tous les moyens appropriés, à la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux et dans toutes les structures, notamment dans les organes exécutifs des organisations sportives et internationales en vue de l'application stricte du principe d'égalité des sexes ». Composée de femmes et d'hommes toutes disciplines confondues, anciennes championnes, juristes, journalistes, chercheurs, cadres, médecins, cette Commission ambitieuse et animée de bonne volonté s'est mise, effectivement, à l'œuvre réalisant un travail considérable: des séminaires régionaux à Kelaât Seraghna, Khémisset, Ouazzane, Fahs Anjra à Tanger, Meknès, Safi, des séminaires nationaux en 2006 à Témara, et 2008 à Tahanaout El Haouz, des journées d'étude avec des écoles supérieures… Ces différentes actions avaient pour but de toucher toutes les régions du Royaume même les plus éloignées afin de sensibiliser le maximum de citoyens et citoyennes à l'utilité de la pratique du sport, d'ouvrir le débat avec les autochtones en vue de connaitre leurs besoins, de détecter les championnes qui, par leurs conditions, sont souvent condamnées à rester dans l'ombre… Consciente de la nécessité du suivi pour la réalisation de ses objectifs, la commission a veillé à créer, à travers ces manifestations, des associations locales susceptibles d'assurer sa mission de près et de continuer le travail en réseaux. N'oublions pas qu'une enquête nationale a été menée par les soins de la même commission autour de « La représentativité des femmes dans les institutions sportives nationales » chapeautée par le Dr Abderrahim Baria, membre de la Commission, pour savoir la place qu'occupe la femme dans la gestion du sport (nous y reviendrons ultérieurement). Il faut reconnaitre que cette commission a fait parler d'elle et a connu un rayonnement tel qu'elle a été considérée comme l'une des commissions la plus dynamique et la plus active du CNOM. Or, il y a quelque temps, malgré la fougue et l'enthousiasme de ses membres, la Commission ne s'est plus manifestée, elle a sombré dans une léthargie inexplicable et ses activités se sont interrompues tout d'un coup. Quelle en est la raison ? Qu'advient-elle ? Quel en est le devenir ? N'est-il pas déplorable que tous les efforts déployés soient vains ? N'est-il pas dommage que les espoirs nourris soient avortés du jour au lendemain ? Où est donc le suivi prôné et scandé dans toutes les recommandations faites lors de ses séminaires et journées d'étude aussi bien locales que nationales ? Une panoplie de questions que se posent tous ceux et celles qui y ont cru et aspiré à un avenir meilleur du sport féminin géré par ses femmes et qui attendent des réponses en faveur du sport national en général.