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M. Abbas El Fassi devant le Comité central du Parti de l'Istiqlal : Les réformes politiques, économiques et sociales menées par SM le Roi ont eu des retombées positives sur la question de notre intégrité territoriale
Les événements de Laâyoune nous imposent une intensification des efforts pour reprendre confiance et faire face à l'avenir Nécessité de garantir toutes les conditions de dignité à nos concitoyens des provinces du Sud Certaines tentatives extrêmement dangereuses d'affaiblir le front intérieur peuvent conduire à un vide profitable aux aventuriers Le Comité central du Parti de l'Istiqlal a tenu sa 4ème session ordinaire samedi dernier à Rabat, session marquée par l'important discours politique du Secrétaire Général du parti, M. Abbas El Fassi et les exposés de MM. Saâd Alami et Nizar Baraka relatifs respectivement à la réforme administrative et à la loi de finances 2011 suivis d'un débat général serein, sérieux et responsable. Ci-après la traduction du discours du Secrétaire Général : Régularité des réunions des instances du parti Au nom d'Allah, le Très Clément, le Très Miséricordieux. Prière et salut sur le Meilleur des envoyés. Mesdames et messieurs les membres du Comité central, J'ai l'honneur de m'adresser à vous à l'ouverture de cette 4ème session de cette instance qui se tient dans le délai légal, à l'instar des autres instances du parti d'ailleurs, car nous tenons absolument à ce que les instances du parti se réunissent régulièrement et sommes fiers de ce que de telles réunions permettent comme débat responsable, échanges de vues et discussions des questions générales du pays, le tout constituant l'une des grandes manifestations de la démocratie interne. Des circonstances délicates Mesdames et messieurs, Cette 4ème session du Comité central se tient dans des circonstances délicates dont, en premier lieu, celles concernant l'évolution de la question de notre intégrité territoriale, particulièrement après le démantèlement du camp de Gdim Izig et les douloureux événements de Laâyoune. Rappelons, à ce propos, que la question du Sahara a traversé de multiples et diverses phases, tant en ce qui est du fond que de la forme. Il importe de rappeler ainsi que nous n'avons pas inclu l'indépendance de nos provinces sahariennes dans notre combat pour l'indépendance en 1955 et que nous avons attendu vingt ans pour organiser la glorieuse Marche Verte qui a libéré la région du joug espagnol et restitué celle-ci à la souveraineté nationale. Il est certain que ce retard a contribué à l'apparition d'événements et de développements qui ne servaient pas toujours notre unité nationale. Lorsque nous attaquâmes, enfin, ce dossier avec le sérieux requis au milieu des années 70 du siècle dernier, l'Algérie alors forte de sa manne pétrolière et de ses accointances avec des Etats partageant avec elle le même régime de parti unique, ne recula devant rien pour nuire à notre intégrité territoriale. Il nous faut, aujourd'hui, nous rappeler la réalité qui prévalait dans nos provinces du Sud à l'époque du célèbre ministre de l'Intérieur, époque où il était interdit d'appartenir à un parti politique, sous peine de graves représailles, où les libertés individuelles et collectives étaient étouffées au prétexte que la région est sensible, où la volonté populaire était faussée en vue de modeler une opinion publique sur mesure et où les privilèges étaient généreusement octroyés à certains à l'exclusion des autres, à telle enseigne que s'il s'est trouvé des patriotes sincères pour contester ces pratiques, d'autres ont par contre pâti de ces injustices en constatant qu'il y avait des citoyens de 1ère catégorie au Nord du pays jouissant de certaines libertés et d'autres de seconde zone, dans nos provinces du Sud, privés de liberté. Autant de données qui ont compliqué davantage la gestion du dossier de nos chères provinces méridionales. Il nous incombe donc à présent de ne ménager aucun effort pour redresser les torts générés par la réalité de l'époque. Abstraction faite d'une foule de détails liés aux développements ultérieurs, nous pouvons affirmer, en toute tranquillité, que notre pays n'a cessé de marquer des points et d'accumuler les acquis concernant notre intégrité territoriale. C'est ainsi que des dizaines de pays ont retiré leur reconnaissance à la république fantôme, que le Maroc consolide sa présence sur le continent africain après s'être retiré de l'OUA au lendemain de la violation de sa charte, nouant des relations politiques et économiques très solides avec les pays africains les plus importants et que la communauté internationale considère désormais différemment notre juste cause. Il est clair que de nombreux facteurs ont contribué à ce que le Maroc engrange de tels acquis dont, 1) les grands efforts consentis par notre pays en vue d'accélérer la cadence de développement dans cette région que le colonialisme a abandonnée dans un état de nudité totale, si bien qu'elle devance actuellement de nombreuses autres provinces en termes d'indices de progrès dans de multiples domaines ; 2è) l'unanimité des Marocains au sujet de la justesse de leur cause et leur mobilisation derrière feu SM Hassan II, puis derrière SM Mohammed VI, ce qui a eu un effet très bénéfique sur la défense et la préservation de notre intégrité territoriale. De même que l'initiative marocaine d'autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale a eu un grand effet sur ce que notre pays a pu enregistrer comme succès en ce qu'il a démontré au monde entier sa ferme et forte volonté de parvenir à une solution politique équitable et définitive à ce conflit artificiel tout en permettant aux autres parties de sauver la face. C'est là une proposition constructive perçue comme telle par les grandes capitales influentes et qualifiée par le Conseil de sécurité (de l'ONU) d'efforts crédibles. Les réformes internes ont positivement déteint sur la cause de notre intégrité Nous ne devons pas perdre de vue, à ce sujet, que la question de notre intégrité territoriale a toujours été et continue d'être influencée par ce qui se passe dans le pays, que les grands pas franchis en matière de droits de l'Homme ou à la faveur de la promulgation du Code de la famille avec son lot d'amendements de fond qui rendent justice à la femme, ou encore la régularité des élections et la politique des grands chantiers, sont autant de facteurs qui ont valu au Maroc la sympathie de l'opinion publique internationale. Le monde se rend en effet compte et est persuadé que le Maroc connaît des changements positifs qui suscitent l'admiration et la sympathie des Etats, ce qui en retour l'a encouragé à aller de l'avant en matière de réformes démocratiques et a déteint positivement sur la question de notre intégrité territoriale. Si, en effet, l'Union européenne a décidé d'accorder au Maroc le statut avancé, privilège dont il est le seul à jouir actuellement en dehors des Etats membres de l'Union, c'est qu'elle a constaté, palpé et s'est assurée des efforts du Maroc dans le domaines des réformes politiques et économiques. Il importe de souligner aussi que ces réformes, entre autres facteurs, ont permis à notre pays d'occuper une place convenable sur l'échiquier international : le Maroc assiste en effet aux réunions de la communauté africaine avec nombre de pays et organisations, du genre conférences d'Afrique et de Chine, Afrique-Japon, Afrique-Turquie, Afrique-UE… tandis que ces pays et organisations n'accordent aucune attaention à la république fantôme quoique membre de l'Union africaine (UA) en flagrante violation des règlements. Evénements de Laâyoune : Les causes internes et externes Tout ceci prouve que notre diplomatie agit et travaille efficacement et il n'est pas sensé de dire que les événements de Laâyoune sont dus à quelques faiblesses ou manquements de cette dernière. Au contraire, ces événements avaient pour but d'affaiblir notre diplomatie et d'éroder notre position de manière générale. Les douloureux événements de Laâyoune doivent nous imposer aujourd'hui d'intensifier les efforts pour faire face à leurs répercussions. D'abord en restituant la confiance à nos concitoyens la-bas, ensuite en œuvrant à accélérer le rythme de développement qui, aussi important et essentiel qu'il soit, peut s'avérer insuffisant car il importe de garantir la dignité de ces concitoyens, le développement et le progrès n'ayant aucun sens, ni goût tant que la dignité fait défaut. Nous attirons l'attention, à ce sujet, sur la gravité de certaines tentatives de brouillage et d'affaiblissement du front intérieur, à travers la minoration et l'infantilisation de l'action politique ou la dépréciation des institutions, ce qui, qu'Allah ne plaise !, conduira au vide que les aventuriers guettent pour sauter sur l'occasion. Il faut rappeler que c'est le pays qui en pâtirait en premier et dernier ressorts. Je n'arrive pas à m'expliquer, par exemple, l'enfantillage auquel se livrent certains au sein de la Chambre des Conseillers et j'affirme que les Marocains constatent, à ce propos, chaque semaine, ce qui ressemble à des jeux puérils dans l'enceinte de l'une des plus importantes institutions constitutionnelles dont nous relevons qu'elle est dirigée de manière très partiale. En ces circonstances délicates, nous avons le plus grand besoin de lutter en vue de renforcer ce front (intérieur) et de resserrer nos rangs derrière SM le Roi afin de pouvoir faire face aux dangers de l'extérieur. Nécessité de rétablir la confiance Pour ce qui est des douloureux événements de Laâyoune, ils sont imputables à des causes aussi bien internes qu'externes. En effet, les adversaires du Maroc, principalement en Algérie et en Espagne, ont saisi l'occasion pour propager leur fiel. Nous affirmons pour notre part que ces défis figurent parmi les priorités de notre combat et de nos préoccupations et qu'il est nécessaire de rétablir la confiance et d'assainir la situation après l'exacerbation et les surenchères qui ont engendré les derniers événements. Des relations extérieures historiques Mesdames et messieurs, Le Parti de l'Istiqlal a tôt fait de prendre conscience de l'importance de la diplomatie parallèle. C'est ce qui explique que le parti entretient des relations historiques avec nombre de partis frères et amis à travers le monde et que les intérêts de la patrie, en premier lieu la question de notre intégrité territoriale, soient prioritaires lors de nos rencontres avec ces formations. Il importe de rappeler que l'an 2004 a été une étape essentielle pour l'évolution de nos relations extérieures, le parti ayant alors adhéré à l'Internationale démocratique du centre qui regroupe plus de 110 partis d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et d'Europe. Nous enregistrons avec fierté que la première réunion de la direction de cette organisation en dehors de l'Europe se soit tenue à Marrakech à l'invitation du Parti de l'Istiqlal et que le communiqué final qui a sanctionné cette réunion ait souligné l'importance et la pertinence de la proposition d'autonomie (pour le Sahara) et réclamé la réouverture des frontières entr le Maroc et l'Algérie. Nous sommes par conséquent fiers de l'appel de SM le Roi Mohammed VI à activer la diplomatie partisane, appel auquel nous avons souscrit immédiatement en présentant un programme intégré en ce sens. Un excellent bilan Mesdames et messieurs, Le Parti de l'Istiqlal enregistre en lettres d'or le fait de présider un gouvernement issu des urnes et s'énorgueuillit de la décision de SM Mohammed VI d'appliquer la normalité démocratique en la matière. Nous enregistrons aujourd'hui l'excellent bilan du gouvernement, tous les indices économiques et sociaux s'étant améliorés comparativement avec ce qui avait été établi durant les quelques dernières années, ce à tous les niveaux et en dépit des retombées de la crise économique mondiale. Ce rendement a été possible grâce à divers facteurs, en tête desquels le soutien et la supervision par SM Mohammed VI de tous les chantiers de développement et de réformes, ensuite grâce à l'harmonie entre tous les ministres et la régularité des réunions du Conseil de gouvernement, des Conseils d'administration des établissements publiques que je préside personnellement, aux réunions des commissions ministérielles et des réunions d'arbitrage... et je pense que le soin accordé aux divers dossiers, le contact avec les citoyens et le suivi rigoureux de toutes les affaires expliquent également l'évolution positive des indicateurs économiques et sociaux. Nous demeurons optimistes Mesdames et messieurs, La question des élections revêt une importance extrême pour l'ensemble des istiqlaliennes et istiqlaliens. Nous sommes convaincus que l'honnêteté des élections sur laquelle SM le Roi a insisté à diverses occasions perdurera et nous sommes optimistes car le processus électoral a grandement et positivement évolué sous le règne de SM Mohammed VI. Nous enregistrons également, à ce sujet, le contenu positif du communiqué du ministère de l'Intérieur qui insiste sur la neutralité de ce département envers les actes politiques et électoraux. Quoi qu'il en soit, la régularité et l'honnêteté des élections ne sauraient se satisfaire de la seule adaptation des lois ou de l'adoption d'un mode de scrutin ou d'un seuil donné mais l'essentiel est de miser sur la mise à l'abri des consultations du recours à l'argent et de garantir la neutralité de l'administration en général. Une organisation parfaite La tenue régulière des sessions ordinaires du Comité central du parti offre l'opportunité d'évoquer l'organisation interne de notre formation, car le suivi de la situation du parti à travers la discussion, l'échange et la proposition d'idées et d'alternatives renforcent le parti. Il sied, ici, de saluer ce qu'a fait l'Istiqlal durant l'année écoulée et qui a été consacrée à la célébration du centenaire de la naissance du leader Allal El Fassi sous l'égide de la Fondation du même nom et dont je salue à l'occasion, avec considération et reconnaissance, les responsables. Je tiens à saluer également l'action de la Jeunesse istiqlalienne pour avoir su préserver le rayonnement de cette organisation ; je salue, en la personne de ceux qui militent en son sein, le patriotisme et la combativité dont ils ont fait montre lors du Festival international des jeunes et des étudiants qui s'est tenu dernièrement à Pretoria (Afrique du sud). Je tiens à saluer, de même, l'action de l'ensemble des ministres istiqlaliens qui ne ménagent aucun effort pour accomplir leur mission. Je prends note, avec grande fierté, de l'action militante des deux groupes istiqlaliens au parlement et salue nos sœurs militantes au sein de l'Organisation de la femme istiqlalienne, nos frères de l'UGTM et ceux des Ligues professionnelles. Je salue également les militants au sein de la presse du parti. Nous sommes un parti vivant et ayant une très forte dynamique, avec un programme très chargé. En effet, il y a quelques jours plus de sept Conseils provinciaux ont pu se réunir et nous avons suivi avec intérêt les réunions des Bureaux régionaux, alors que nous préparons le 6ème Congrès de l'Association des Conseillers (communaux) istiqlaliens à la fin de la semaine prochaine. Cependant et malgré tous ces efforts titanesques à tous les niveaux, nous insistons pour que soit accordé un intérêt accru à l'organisation locale du parti. La direction du parti est d'ailleurs en train de préparer un programme dans ce sens. Cette action, ce dynamisme ainsi que notre foi en nos potentialités et nos militants font que les istiqlaliens ont constamment un moral très élevé et sont prêts à tout moment à faire échec à quiconque tente ou manœuvre en vue d'attenter à la démocratie.
