Seuls 251.000 réfugiés sur les 15 millions que compte la planète ont pu regagner leurs foyers en 2009, soit le taux le plus faible en vingt ans, annoncent les Nations unies. Les conflits en Afghanistan, en Somalie et en République démocratique du Congo ont empêché de nombreux réfugiés originaires de ces pays d'y revenir, a indiqué Antonio Guterres, chef du Haut-Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR). D'autres crises qui semblaient en voie d'apaisement, notamment en Irak et au Sud-Soudan, se sont révélées en 2009 plus persistantes qu'espéré et de nombreux déracinés n'ont donc pas pu y rentrer, ajoute Guterres dans un communiqué accompagnant le rapport. "Les réfugiés en exil depuis au moins cinq ans constituent désormais la majorité des réfugiés du monde. Ce pourcentage ne pourra que s'accroître si le nombre de réfugiés en mesure de rentrer chez eux diminue", ajoute l'ancien Premier ministre portugais. En général, un million de réfugiés rentrent dans leur pays de plein gré chaque année, indique le HCR. L'organisme distingue les réfugiés, qui ne vivent plus dans leur pays d'origine, des "déplacés de l'intérieur", qui ont dû quitter leurs foyers mais sont restés dans le même pays. Le nombre de réfugiés dans le monde est resté stable l'an dernier, à 15,2 millions. Environ 80% d'entre eux vivent dans des pays en développement. Le Pakistan en accueille 1,7 million, l'Iran et la Syrie 1,1 million chacun. Les déplacés de l'intérieur sont quant à eux au nombre de 27,1 millions, auxquels il faut ajouter 983.000 demandeurs d'asile. Le total de 43,3 millions de personnes exilées en 2009 est le plus élevé depuis le milieu des années 1990, indique le HCR. Le HCR fournit une aide humanitaire et une protection aux réfugiés, et tente de faciliter leur installation dans un autre pays tant qu'ils ne peuvent rentrer chez eux. Les Afghans et les Irakiens représentent aujourd'hui près de la moitié des réfugiés placés sous la responsabilité du HCR. Au cours des dix dernières années, au moins 1,3 million de réfugiés ont été naturalisés par un autre pays, dont plus de la moitié par les Etats-Unis. Selon le rapport, les déplacés en 2008 étaient « exposés à un large éventail de discriminations et de violations des droits humains suite à des politiques délibérées ou à un manque d'intérêt ». Dans 26 pays sur les 52 étudiés, les déplacés continuent à être confrontés à des attaques et à des violences après le déplacement. Le rapport a par ailleurs souligné les dangers menaçant les enfants, les femmes, les personnes âgées et les minorités ethniques. D'après António Guterres, « le rétrécissement de l'espace humanitaire » constitue l'un des nombreux défis auxquels le monde est confronté dans sa tentative d'apporter de l'aide aux populations déplacées internes. L'impact de la crise mondiale financière ne doit pas permettre aux situations déjà négligées d'empirer, a-t-il plaidé, soulignant que les budgets de nombreuses agences humanitaires se réduisent, alors que s'accroissent les problèmes des personnes les plus vulnérables dans le monde. A signaler enfin que sur le nombre total de personnes déracinées, le HCR s'occupe de 25 millions, dont un nombre record de 14,4 millions de personnes déplacées - contre 13,7 millions en 2007 - et 10,5 millions de réfugiés. Les 4,7 millions de réfugiés restant sont des Palestiniens sous le mandat de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.