Elle compte parmi les premières actrices au Maroc. Elle expérimenta le théâtre, la radio, le cinéma et la télévision. Son parcours compte plusieurs décennies de dévouement à l'art théâtral. Son nom est connu de tous : Zhor Maameri. Elle est originaire de Meknès. Après le lycée, elle décida de faire carrière au théâtre, convaincue de son talent. A 18 ans, elle est déjà sur les planches pour jouer un répertoire classique. En 1963, elle côtoie les grands dont Abdeljebar Louzir, Mohamed Belkas, Ahmed Chhaïma, et Abdellah Amrani, fidèle compagnon de route à qui Maameri doit beaucoup pour sa formation dans ce domaine. A Marrakech, elle joua dans la pièce « Le puits » en 1964, d'Ahmed Tayeb Laâlej. A la même année, elle est jugée photogénique aidée par une silhouette élancée et hautaine, et joua dans « Escale à Rabat » de Mohamed Tazi Ben Abdelouahed. C'est sa première apparition à l'écran mais non la dernière. Elle joua le rôle d'une hôtesse devant accueillir des personnalités étrangères et leur faire visiter la capitale. Bien sûr, le but est purement touristique et tout le monde se prête au jeu. Sur les planches, Zhor Maameri a joué dans des pièces qui ont connu plus au moins de succès. En plus, elle eut l'occasion de jouer avec les plus importants : « Rajli ould oumou » n'est que l'achèvement de son parcours où elle est également productrice. Ses pièces sont mises en scène par Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb Laâlej, Abdellatif Dechraoui, Abdeslam Chraïbi ou Anouar Joundi. Son passage à la télévision est tout aussi naturel, puisqu'on va la retrouver dans des téléfilms et des feuilletons. Elle eut le rôle principal dans « Une femme dans le tourbillon de la vie », un téléfilm réalisé par Imane Mesbahi en 1984, dès le retour de cette dernière d'Egypte. Cette participation lui vaut le prix de la meilleure interprétation au festival des télévisions à Tunis. Tout de suite, c'est la consécration pour l'une, jeune réalisatrice apportant un nouveau souffle à la télévision marocaine, l'autre pour consolider son parcours sur le petit écran. Dans ce téléfilm qui a fait couler beaucoup d'encre lorsque la télévision marocaine a décidé de « bouger », Zhor Maameri incarne une femme écrasée par les problèmes sociaux qui n'arrive pas à venir au bout de ses peines. Plus tard, elle sera sollicitée pour le feuilleton « Nouaria », d'après la pièce de Goldini, adaptée à l'écran par Driss Tadili, suit un autre feuilleton « Kawalis », écrit par Larbi Batma et réalisé par Mustapha Khayat. Elle est également sollicitée pour les téléfilms : « Le train et les gens » (Al kitar w anas), puis «bateau et les gens» (Al bakhira wa nas). Sur grand écran et après la fructueuse expérience de « L'escale à Rabat », Zhor Maameri figure parmi la distribution du film « Le tourbillon » (1978) qu'Abdellah Zeroual n'acheva définitivement qu'en 1995 sous le titre de « Moi, l'artiste ». Deux ans plus tard, elle joue encore une fois sous la direction de Mohamed Tazi dans « Amina » (1980) où elle incarne le rôle de la mère, celle d'Abdelhak Zerouali, un rôle plus vieux que son âge. C'est parce qu'elle est une excellente danseuse que Mustapha Derkaoui va la solliciter pour compléter le casting des « Beaux jours de Shahrazade » (1982) où elle est évidemment danseuse de cabaret. Côté production étrangère, elle eut des rôles plus au moins consistants notamment dans « Le message » (1976) de Mustapha Akkad et « Le retour de l'étalon noir » de Robert dalv. Malgré ce long parcours, divers et riche touchant plusieurs formes d'expression, Zhor Maameri n'a pas trouvé tout ce chemin parsemé de roses. Elle se souvient encore de ce premier grand contact avec un grand comédien de l'époque, en l'occurrence Abdeslam Amrani. Venue participer à un casting, celui-ci l'interrogea : «Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? » Zhor Maameri répondit spontanément : « Je suis actrice ». Alors Amrani rétorqua avec son air moqueur : « Le jeu n'est pas un hôtel ma petite ». Cette réponse, si blessante soit-elle résonna pendant longtemps dans les oreilles de Zhor Maameri, décidée à jamais de relever le défi. Elle y arriva grâce à sa patience mais aussi à sa passion.