Il y a des visages familiers au public marocain. Des artistes qui ont une place dans le cœur des Marocains. Le fil des ans n'a fait que renforcer le lien combien solide et permanent entre le public marocain et ses artistes. Malika Omari, compte parmi ceux-là. Depuis des décennies, il ne passe pas une saison sans que le public de théâtre, des téléspectateurs ou le public de cinéma eut l'occasion de côtoyer Malika Omari sur les planches, sur le petit ou grand écran. Elle a une présence permanente car régulièrement sollicitée pour incarner les rôles principaux au théâtre, moins importants à la télé ou au cinéma. Son physique, son franc-parler, son accent purement marrakchi la prédestinent aux rôles les plus divers auxquels elle ajoute un pigment de personnalité. De son véritable nom Malika Omari Bellamine Alaoui, Malika Omari est née à Marrakech en 1944 (66 ans). Encore élève à l'école française de Marrakech, Malika n'hésite pas à participer aux fêtes scolaires en participant à des représentations théâtrales. Pour elle, c'est l'occasion de dépasser sa timidité et paraître un peu supérieure aux autres en jouant devant eux et en illustrant les grandes classiques des manuels. Elle ne se doutait pas que, ce qui commença comme un jeu passager, finira par devenir un métier à part entière. 1959 est une année marquante pour Malika Omari. A l'âge de 15 ans, elle comprit enfin qu'elle est faite pour le théâtre. Le jeu finira par la hanter. Aidée par un jeune comédien marrakchi, connu sur la place par ses paroles mielleuses et ses anecdotes drôles et intelligentes, du nom de Ahmed Omari celui-là même qui deviendra son époux, Malika finit par choisir le théâtre comme métier d'avenir. En 1960, elle rejoigne Rabat, parmi de nombreux jeunes talents marrakchis décidés à faire carrière dans le théâtre, en s'inscrivant au « centre marocain d'art dramatique de Rabat ». Parmi les étudiants, Abdellah Amrani, Aziz Mouhoub, Hassan Joundi, Ahmed Omari, Fatima Benmeziane, tous marrakchis. Au centre, Malika Omari reçut une formation de 3 ans (1960-1963) et dut participer à plusieurs pièces montées par Ahmed Tayeb Laalej, professeur au centre, notamment dans « Hadda », « Balgha mashoura » (1961). C'est l'occasion de consolider son répertoire en se familiarisant avec les grands auteurs tels que Shakespeare, Molière, Taoufik Hakim, mais aussi nos auteurs nationaux. Diplômée du centre, Malika Omari, intégra sitôt la troupe nationale du théâtre «Maâmora» où elle devient sociétaire jusqu'en 1974. De nombreuses pièces, et de nombreuses tournées, au Maroc et à l'étranger, dans le monde arabe et en Europe, vont consolider le statut de cette comédienne au talent confirmé. Elle put décrocher parfois le rôle principal comme dans la pièce « Wali Allah », adaptée par Tayeb Saddiki en 1966, de la pièce « Tartuffé » de Molière. Désormais, son nom est liée aux grands hommes de théâtre nationaux : Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb Laâlej et surtout Mohamed Jam, dont elle participa à la pièce : « Oujouh al Khair » et pour la première fois, en 1990. Ce sont des pièces à grand succès public qui confirment Mohamed Jam, auteur et comédien au grand talent et à la grande popularité. A coup sûr, Malika Omari, comédienne régulièrement présente dans les pièces de Jam, bénéficia de cette popularité sans limite. Bien que moins prolifique, Malika Omari est constamment sollicitée par les réalisateurs de cinéma et de télévision. Les rôles de mère lui reviennent souvent. N'empêche, elle va tout expérimenter, la publicité comme le doublage où elle dût doubler, par sa voix douce et ferme, de nombreuses célébrités indiennes sous la direction de Brahim Sayed. Ce n'est que la face cachée de l'Iceberg. Filmographie partielle - 1964 : Le logis des hommes (Larbi Bennani) - 1978 : Jé !sus de Nazareth (Franco Zeffirelli) - 1982 : Lalla Chafia (Mohamed Tazi) - 1986 : Abbas ou joha n'est pas mort (Mohamed Tazi) - 1995 : Le résistant inconnu (Larbi Bennani) - 1996 : L'ombre du pharaon (Souheil Benbarka) - 1998 : Destin de femme (Hakim Noury) - 1998 : Les amis d'hier (Hassan Benjelloun) - 1998 : Femmes et femmes (Saâd Chraïbi) - 1999 : Histoire d'une rose (Majid Rechiche) - 199 : Yacout (Jamal Belmajdoub)