Le président syrien Bachar Al Assad et le chef de la Ligue arabe Amr Moussa, en visite à Damas, ont dénoncé lundi le décret de l'armée israélienne qui permet l'expulsion de dizaine de milliers de Palestiniens de la Cisjordanie. M. Assad a appelé la communauté arabe et internationale à adopter "une position claire concernant les tentatives israéliennes d'appliquer une politique de purification raciale en Cisjordanie et d'expulser les Palestiniens de leur patrie", lors d'un entretien avec M. Moussa. De son côté, le chef de la Ligue arabe a dénoncé dans des déclarations à la presse "les mesures prises par Israël, qui se place au-dessus de la loi internationale". "Tant que cela durera, les choses empireront et il sera difficile d'instaurer une véritable paix" dans la région, a-t-il affirmé. "Une réunion urgente" du Conseil de la Ligue arabe s'est tenue hier mardi pour examiner cette question, a ajouté M. Moussa. Un décret de l'armée visant à empêcher les infiltrations doit entrer en vigueur mardi. Il pourrait permettre l'expulsion dizaines de milliers de Palestiniens séjournant en Cisjordanie mais ayant une adresse différente sur leurs papiers, selon la presse israélienne. L'armée israélienne a confirmé des "amendements à l'ordre visant à empêcher des infiltrations". Elle a souligné qu'ils ne faisaient que formaliser les procédures existantes et ne justifieraient pas des expulsions massives. De son côté, le Parti de l'action islamique (principal parti d'opposition jordanien) a appelé mardi le gouvernement jordanien à "s'opposer fermement" à la décision d'Israël "de procéder à des expulsions massives de Palestiniens" séjournant en Cisjordanie. La Jordanie, dont près de la moitié de la population est d'origine palestinienne, a affirmé lundi avoir reçu des assurances d'Israël qu'un nouveau décret militaire israélien ne conduirait pas à l'expulsion de Palestiniens séjournant en Cisjordanie. La France est "très préoccupée" par la décision d'Israël "de modifier les règles d'expulsion des ressortissants palestiniens séjournant en Cisjordanie" et en appelle au respect de leur liberté de résidence, a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères. "Nous appelons les autorités israéliennes, conformément au droit international, à respecter la liberté de résidence des Palestiniens en Cisjordanie et à leur permettre de circuler librement au sein des Territoires palestiniens", a souligné lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, interrogé sur la décision israélienne.