Fallait-il s'en étonner ? Benjamin Netanyahu est resté ferme sur la question d'Al Qods. « Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale", a-t-il martelé devant le Congrès annuel de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Et si par ses propos devant l'AIPAC, Mme Clinton entendait l'arrêt de la colonisation à Al Qods en appelant Israël à faire des choix "difficiles mais nécessaires", Netanyahu a été prompt à lui répondre qu'il ne fallait pas trop se faire d'illusion sur la question. Se prévalant d'une relation inébranlable entre Israël et les USA, le Premier ministre israélien s'est pavané dans son intransigeance vis-à-vis de toute concession envers les Palestiniens. "D'un président à l'autre, d'un Congrès à l'autre, l'engagement de l'Amérique dans la sécurité d'Israël est resté indéfectible", a-t-il déclaré dans son discours de 45 minutes. Qualifiant les Etats-Unis de "plus grande nation du monde", il a indiqué avoir confiance sur le fait "de pouvoir obtenir la poursuite de l'amitié" avec Washington. Netanyahu estime simplement suivre la politique de tous les gouvernements d'Israël depuis 1967. Une déclaration accueillie par une ovation debout de la part de la plupart des quelque 7.500 délégués présents à la conférence, mais aussi quelques protestations. Le refus répété du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de geler la colonisation à Al-Qods annexée menace les efforts américains de relancer le processus de paix, a affirmé mardi l'Autorité palestinienne. "Ce que Netanyahu a dit, n'aide pas les efforts des Américains et ne servira pas les tentatives de l'administration Obama de ramener les deux parties à la tables des négociations indirectes", a commenté le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, à Ramallah en Cisjordanie. "Les politiques de M. Netanyahu et les actions de son gouvernement finiront par conduire à la destruction de toutes les occasions disponibles pour le succès des négociations et un processus de paix sérieux", a ajouté M. Abou Roudeina. Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erekat, tout en admettant qu'il convient de "donner sa chance aux pourparlers de proximité", a estimé qu'"il faut nous assurer que les décisions d'Israël de construire 1.600 logements à Jérusalem-Est et plus encore à l'avenir soient vraiment stoppées". Mitchell appelle au calme Pour sa part, l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, a lancé avant-hier lundi, un appel au calme et à la retenue après les récentes violences en Cisjordanie et à Al-Qods provoquées par l'annonce de la construction de 1.600 logements pour les Juifs au nord de la ville sainte. Cette annonce a été faite il y a deux semaines par le gouvernement de Benjamin Netanyahu alors que l'ancien sénateur démocrate s'efforçait de mettre en place des pourparlers indirects par son truchement entre l'Etat juif et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas. Ce dernier a aussitôt suspendu son acceptation de telles tractations, exigeant qu'Israël revienne sur son projet de nouvelles colonies, qui a provoqué une crise entre Washington et Tel-Aviv, une exigence qu'il maintenait toujours lundi. "Nous avons discuté d'une vaste gamme de sujets, y compris de notre désir commun d'engager au plus tôt des pourparlers de proximité dont nous espérons qu'ils conduiront à des négociations directes", a déclaré pour sa part George Mitchell. "Au nom des Etats-Unis et du président, j'invite toutes les parties à faire preuve de retenue. Ce qu'il faut maintenant c'est une période de calme et de tranquillité, qui nous permette d'avancer dans les efforts que nous avons engagés", a-t-il dit après avoir rencontré lundi Mahmoud Abbas à Amman. George Mitchell a précisé que Mahmoud Abbas lui avait fait part de sa préoccupation devant les violences provoquées par la décision israélienne, qui se sont poursuivies ce week-end en Cisjordanie, où quatre Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne. Mettant en garde contre des risques d'escalade, Mahmoud Abbas a exhorté Israël "à ne pas nous entraîner dans ce que nous ne voulons pas et les Israéliens dans ce qu'il ne veulent pas". Evoquant le meurtre "de sang-froid" la veille de deux jeunes frères palestiniens par une patrouille de l'armée israélienne, il a estimé que "ce qui s'est passé à Naplouse était une affaire extrêmement grave". Israël, a-t-il ajouté, doit "cesser ces agissements, et notamment les raids de colons qui agressent les Palestiniens, les battent et coupent des arbres avant se replacer sous la protection de l'armée". "Cette situation n'est ni tolérable ni durable", a dit le président de l'Autorité autonome, dont les propos sont rapportés par l'agence de presse palestinienne Wafa.