Le Premier ministre israélien a affirmé lundi 15 mars que: "La construction continuera à Jérusalem, comme cela a été le cas pendant ces 42 dernières années" L'annonce par Israël, durant la visite la semaine dernière du vice-président américain, Joe Biden, d'un vaste projet de construction dans le nord d'Al Qods, a déclenché une crise diplomatique entre les deux proches alliés. L'annonce par Israël, durant la visite la semaine dernière du vice-président américain, Joe Biden, d'un vaste projet de construction dans le nord d'Al Qods, a déclenché une crise diplomatique entre les deux proches alliés. Malgré les consignes de discrétion, un ministre du Likoud a accusé le 15 mars le président Obama de «chercher à faire tomber le gouvernement Netanyahu» et d'exploiter la crise pour obtenir des concessions d'Iraël dans le processus de paix. Aux Etats-Unis, le lobby israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), principal défenseur d'Israël, a déclaré que «les relations entre les Etats-Unis et Israël sont un sérieux sujet d'inquiétude». La veille, le président d'une importante organisation juive, l'Anti Defamation League (ADL, Ligue anti-diffamation), Abe Foxman, s'était déclaré «abasourdi» par le fait que l'administration américaine «a passé publiquement un savon à Israël sur la question de la construction à Al Qods». «Il est de l'intérêt de nos deux pays de régler au plus vite ce différend et je suis convaincu que nous y parviendrons, comme nous y sommes toujours parvenus dans le passé», a déclaré l'ex-ambassadeur d'Israël à Washington, Zalam Shaval, un membre du Likoud au pouvoir. Dans un article intitulé «le tournant d'Obama contre Israël», le Wall Street Journal se demande pourquoi, «quand il s'agit d'Israël, l'indignation de l'administration américaine atteint un niveau démesuré». Cette tribune répond à celle de Thomas Friedman publiée dans le New York Times, associant la politique d'Israël à «un conducteur ivre». Pour Eytan Gilboa, professeur à l'université Bar Ilan de Tel-Aviv, la crise de confiance «est dans les deux sens, puisque Israël doute de la détermination du président Obama à stopper le programme nucléaire iranien». »Nous sommes en train de perdre le soutien de toute une aile du judaïsme américain, la gauche modérée, qui juge la politique de Netanyahu provocatrice», s'inquiète cependant le quotidien Yediot Aharonot. En effet, depuis un an, le courant entre les deux administrations ne passe pas entre le président américain et le Premier ministre israëlien. Pour preuve, en novembre 2009, la Maison Blanche avait tergiversé pendant plusieurs jours avant de donner son aval à une rencontre entre le Premier ministre israélien et Barack Obama. L'ancien ambassadeur d'Israël en France Eli Barnavi analysait, alors, cette situation: «L'hésitation de B.Obama à rencontrer Netanyahou est une humiliation bien évidemment. Le courant ne passe pas entre les deux hommes, c'est évident. Et on ressent un énorme agacement à Washington dont il va être difficile de sortir.» La visite de J. Biden avait pour objectif de recoller les morceaux entre les deux pays. Son échec est flagrant. D'autant que ce sont des amis d'Israël comme la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, ou le conseiller du président, David Axelrod, qui viennent relancer la polémique sur la décision de construire 1600 logements à Al Qods alors que J. Biden avait clos l'incident jeudi 11 mars. Israël est plongé dans la pire crise de confiance depuis des décennies avec son grand allié américain Cette annonce a été vécue comme un «affront» par Washington, a déclaré David Axelrod sur la chaîne CNN. «Cela a été une insulte. Mais surtout, cela a sapé la très fragile tentative d'amener la paix» au Proche-Orient, a-t-il renchéri. «Nous venons tout juste d'entamer des négociations indirectes. Nous faisons la navette entre les Palestiniens et les Israéliens. Et le fait que cette annonce intervienne à ce moment-là est très destructeur». Mais apparemment les coups de menton américains n'ont servi à rien et bien qu'une rencontre entre M. Netanyahu et Mme Clinton soit prévue lors de la conférence annuelle de l'AIPAC, du 21 au 23 mars, le Premier ministre israélien a réaffirmé lundi dernier: «La construction continuera à Al Qods, comme cela a été le cas pendant ces 42 dernières années»a déclaré Netanyahou devant le groupe parlementaire de son parti, le Likoud.