Sourd aux appels venus du monde entier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié la construction de logements pour les colons juifs dans les environs de Jérusalem en Cisjordanie. "Durant ces quarante dernières années, aucun gouvernement israélien n'a limité les constructions dans les environs de Jérusalem", a-t-il déclaré dans un discours à la Knesset, le parlement israélien, évoquant des secteurs occupés par Israël en juin 1967 et ensuite annexés à la ville sainte. Pour le chef du gouvernement, il y a un consensus parmi les partis politiques israéliens pour considérer ces zones comme faisant partie intégrante de l'Etat juif. Pour sa part, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a estimé mardi sur Radio Israël qu'il n'était pas "raisonnable" que la communauté internationale attende d'Israël le gel de la construction à Al Qods. Dans un discours prononcé lundi, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou n'a laissé entrevoir aucune intention d'annuler le nouveau projet immobilier, ni même de ralentir les constructions de logements juifs à Al Qods. Le chef du gouvernement a rappelé qu'Israël construisait depuis plus de 40 ans dans cette partie de la ville - que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur Etat. "La construction de ces quartiers juifs n'a lésé en aucune façon les Arabes de Jérusalem-Est et ne s'est pas faite à leurs dépens", a déclaré Benyamin Nétanyahou. La synagogue de la «ruine»: une "falsification de l'histoire» A la poursuite des constructions de nouvelles colonies s'ajoute, comme de l'huile sur le feu, l'inauguration en grandes pompes de la synagogue de la « ruine », reconstruite dans la Vieille ville d'Al Qods, une cérémonie dénoncée par les Palestiniens. Pour ces derniers, il s'agit d'une nouvelle provocation israélienne. "Ce n'est pas une simple synagogue", a accusé Hatem Abdel Qader, le responsable du dossier de la ville d'Al Qods au sein du Fatah. "Cette synagogue sera le prélude à la violence, à l'extrémisme et au fanatisme religieux, et cela ne se limite pas aux extrémistes juifs mais inclut des membres du gouvernement israélien", a-t-il ajouté. Chef de la direction en exil, Khaled Mechaal a évoqué une "falsification de l'histoire et des monuments religieux et historiques d'Al qods", et estimé que l'inauguration de la synagogue était un prélude à "la destruction de la Mosquée al-Aqsa", sur l'esplanade des Mosquées. Washington rejette les critiques palestiniennes Bien sûr! Les Etats-Unis, pour qui Israël est "un allié stratégique des Etats-Unis et le restera", ont rejeté les critiques palestiniennes contre l'inauguration de la synagogue de la «ruine » et vont jusqu'à accuser les responsables palestiniens de provocations. "Nous trouvons profondément dérangeantes les déclarations de plusieurs responsables palestiniens présentant sous un jour erroné cette manifestation, ce qui ne peut qu'accroître les tensions que l'on voit", a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. Crowley a affirmé que "toutes les parties devaient faire le nécessaire pour maintenir leur calme", et a demandé "aux responsables palestiniens de mettre fin à de telles provocations". Aux Etats-Unis aussi, la relation avec Israël a des retentissements au niveau de la politique intérieure. Deux parlementaires républicains de premier plan, le sénateur Sam Brownback et la représentante Ileana Ros-Lehtinen, ont ainsi reproché lundi à l'administration démocrate ses critiques contre Israël. Le groupe d'influence pro-israélien American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a aussi fait part de son inquiétude et demandé à l'administration de "prendre des mesures immédiates pour apaiser la tension avec l'Etat hébreu".