L'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est arrivé en Israël pour tenter de relancer le processus de paix, a indiqué dimanche l'ambassade des Etats-Unis. M. Mitchell aura des entretiens dans la journée avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite à Gaza et en Israël, selon des sources gouvernementales israéliennes. Il se rendra lundi en Jordanie pour s'entretenir avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, selon des sources palestiniennes. Une visite qui survient dans un climat de crise provoqué par la colonisation israélienne à Al Qods, et qui ne semble pas s'estomper de sitôt du fait de l'intransigeance israélienne. Hier dimanche, et avant même de s'entretenir avec George Mitchell, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est montré intransigeant sur sa politique de colonisation à Al Qods. "La politique de construction à Al qods est la même que celle qui prévaut à Tel-Aviv", a-t-il affirmé avant la séance hebdomadaire du cabinet, réitérant ainsi son refus de tout gel de la colonisation dans la Ville sainte. "Nous continuerons de construire à Al Qods, comme nous l'avons fait depuis 42 ans", a-t-il insisté. M. Netanyahu a par ailleurs indiqué avoir clarifié ses positions dans un texte transmis à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. M. Abou Roudeina, le porte-parole de la présidence palestinienne, a souligné que les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la politique de colonisation de son gouvernement à Jérusalem "n'aident pas à la reprise des négociations". Le même son de cloche entend-on auprès du chef de la diplomatie israélienne. Avigdor Lieberman, en visite en Allemagne, a déclaré de Berlin que le gouvernement israélien n'est pas disposé à faire aux Palestiniens des "concessions territoriales" ajoutant qu'Israël attend des Américains « qu'ils fassent pression sur les Palestiniens". Israël répond à la diplomatie par la violence L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir abattu deux Palestiniens près de Naplouse en Cisjordanie. Un troisième Palestinien a succombé à des blessures par balles après une manifestation la veille. Plus tôt, une source médicale palestinienne avait annoncé la mort d'un jeune Palestinien blessé par balle à la tête après une manifestation samedi près du village d'Iraq Burin près de Naplouse. Ces décès portent à quatre le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie depuis 24 heures, tous dans la région de Naplouse, théâtre de fréquents affrontements entre Palestiniens et colons israéliens. La présidence de l'Autorité palestinienne a accusé dimanche Israël de répondre aux efforts diplomatiques par "l'assassinat" de Palestiniens, et d'entraver la reprise du dialogue par sa politique de colonisation à Jérusalem-Est annexée. Ban Ki-moon soutient un Etat palestinien Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite en Cisjordanie et à Gaza, a assuré samedi l'Autorité palestinienne du "soutien ferme" du Quartette pour le Proche-Orient en faveur de la création d'un Etat palestinien "viable et indépendant". "Nous soutenons fermement vos efforts afin d'établir un Etat palestinien indépendant et viable", a affirmé à Ramallah M. Ban lors d'une rencontre avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. "J'ai pu voir de mes propres yeux les restrictions qui pèsent sur les Palestiniens. Même sur votre territoire, vous n'êtes pas en mesure de développer ou même maintenir une vie économique normale", a déploré M. Ban, en visite dans la région pour relancer le processus de paix. Il a souligné que le Quartette (ONU, Etats-Unis, UE, Russie), avait adressé vendredi un "message clair et fort" en condamnant la colonisation israélienne. Le Quartette a également réclamé un calendrier pour parvenir à un accord de paix dans les 24 mois. A Gaza, le Secrétaire Générale de l'ONU a souligné que le blocus israélien contre la bande de Gaza cause "des souffrances humaines inacceptables ». "J'ai dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n'est pas tenable et qu'elle est mauvaise", a déclaré M. Ban à Khan Younès, dans le sud du territoire. Les déclarations de Ban Ki-moon sauront-ils faire fléchir les Israéliens ?