SM le Roi Mohammed VI a donné, lundi dans la commune rurale de l'Oued relevant du Caidat Beni Hassan (province de Tétouan), le coup d'envoi des travaux de construction du barrage Moulay Boucheta sur Oued Moulay Boucheta, pour un investissement global estimé à 400 millions de DH. A cette occasion, des explications ont été fournies à SM le Roi sur cet important projet hydraulique qui assurera d'une façon durable et régulière l'alimentation en eau potable de la ville de Chefchaouen et des centres avoisinants et l'irrigation des terres agricoles situées à l'aval du barrage. Cette structure hydraulique, dont la réalisation s'inscrit dans le cadre des efforts visant le développement et la valorisation de l'agriculture dans le bassin du Loukkos à travers la mobilisation de nouvelles ressources en eau de surface, permettra de réduire la pression sur «Aïn Ras El Maa», unique source d'approvisionnement en eau potable de la ville de Chefchaouen, comme elle constituera une alternative à la surélévation du barrage Ali Thailat qui connaît un taux d'envasement élevé. Avec une capacité de retenue de 12 millions de m3 (Mm3), le futur barrage, qui sera fin prêt dans 36 mois, contribuera également à la régularisation d'un volume de 5 Mm3/an dont 3 Mm3 serviront à l'alimentation en eau potable et 2 Mm3 à l'irrigation. Financé par le Fonds saoudien de développement et le budget général de l'Etat, le projet comprend le barrage principal, les ouvrages annexes constitués d'un évacuateur de crues, d'une vidange de fond, des prises d'eau et d'une dérivation provisoire. La réalisation de l'ouvrage, situé à 12 km au Nord-Ouest de la ville de Chefchaouen, nécessitera l'excavation d'un volume de 100.000 m3, la mise en place de 1.200.000 m3 des remblais ainsi que la réalisation de 7.400 m des forages pour le voile d'étanchéité et le voile de drainage. Par la même occasion, le Souverain a suivi une présentation du projet d'aménagement hydro-agricole du périmètre d'irrigation Dar Aqoubaâ en aval du barrage Moulay Boucheta, doté d'une enveloppe budgétaire de 50 millions DH. Supervisé par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, ce projet vise à augmenter la production agricole, à travers l'extension des superficies réservées à l'arboriculture, au maraîchage et aux légumineuses, à assurer l'irrigation régulière de 400 ha et à valoriser les eaux d'irrigation. Le projet, qui table sur une augmentation de la production agricole annuelle d'une valeur de 10 millions de DH et ambitionne de générer une dizaine de postes d'emplois stables, prévoit la réalisation des principaux ouvrages hydro-agricoles et d'un canal d'un linéaire de 6 km, la mise en place d'un réseau d'irrigation et de pompage des eaux sur un périmètre de 400 ha et l'aménagement de routes d'une longueur de 4 km. SM le Roi a également suivi des explications sur le projet de renforcement de l'alimentation en eau potable de la ville de Chefchaouen et des centres et douars avoisinants à partir du Barrage Moulay Boucheta, pour un coût total de 400 millions de DH. Les travaux programmés dans le cadre de ce projet, mis en œuvre par l'Office national de l'eau potable (ONEP), se fixent pour priorité de sécuriser l'alimentation en eau potable de 143.000 habitants répartis sur la ville de Chefchaoun (39.000 personnes), sur trois communes rurales relevant de la province de Tétouan et six communes rurales de la province de Chefchaouen (104.000 personnes). Le projet, qui sera achevé courant 2015, porte sur la réalisation d'une station de traitement d'une capacité de 150 litres par seconde, de 565 km de conduites d'adduction, de 27 stations de pompage et de 17 réservoirs. SM le Roi a également suivi des explications sur le projet d'aménagement du bassin versant en amont du futur barrage Moulay Boucheta, doté d'une enveloppe budgétaire de 14 MDH. Ce projet, supervisé par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, vise la lutte contre l'érosion, la réduction de 50 pc de l'envasement annuel au niveau du futur barrage, outre sa contribution au développement humain à travers notamment l'amélioration des revenus de la population locale estimée à 7.000 personnes. Etalée sur une période de trois ans, la réalisation de ce projet, qui s'inscrit dans le cadre d'une approche sectorielle mise en oeuvre avec la participation des populations locales, ambitionne de lutter contre l'érosion, réduire le rythme d'envasement du barrage, réhabiliter et préserver les écosystèmes forestiers et sécuriser le domaine forestier à travers notamment le reboisement et la reconstitution des forets (350 ha) et la distribution de 200.000 plants fruitiers.