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Le Maroc accroche son wagon à la locomotive européenne
Franc succès du premier Sommet UE-Maroc La déclaration de Grenade, un engagement mutuel multidimensionnel
Publié dans L'opinion le 09 - 03 - 2010

Le Sommet Maroc-UE, qui s'est déroulé à Grenade, en Espagne, dimanche 7 mars, est un événement à cocher d'une pierre blanche. Et ce à plusieurs titres. D'abord, ce sommet, tenu en Espagne, pays qui préside actuellement l'Union Européenne, traduit la qualité des relations entre le Maroc et l'UE, alors que de vaines tentatives ont été menées par les adversaires du Maroc pour le faire échouer. Cette importante rencontre qui a réuni les deux Premiers ministres marocain et espagnol, MM. Abbas El Fassi et José Luis Rodriguez Zapatero, le président du Conseil européen, M. Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, M. Jose Manuel Durão Barroso, est ainsi la première du genre organisée par l'UE avec un pays partenaire méditerranéen, et ce depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, comme il est indiqué dans la déclaration conjointe. Ledit document précise que ce sommet «témoigne du caractère pionnier du partenariat UE-Maroc, ainsi que de sa spécificité. Il illustre le degré de maturité et de confiance atteint par leur dialogue politique, et souligne l'importance stratégique du partenariat UE-Maroc».
D'autre part, après l'Accord d'association entre le Maroc et l'UE, entré en vigueur en mars 2000, le «Plan d'Action» mis en place en juillet 2005, dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage, et l'adoption, lors du Conseil d'Association d'octobre 2008, du document conjoint sur le «Statut Avancé», de nouvelles perspectives s'ouvrent pour le Maroc dans le cadre de son partenariat stratégique avec l'UE. La déclaration finale du sommet Maroc-UE de Grenade note que «le Maroc a fait de son rapprochement avec l'UE un choix politique fondamental» et que les «deux parties conviennent que le statut avancé est une étape importante dans ce rapprochement et que, conformément à la vocation et aux principes de la Politique Européenne de Voisinage (PEV), elles poursuivront la réflexion concernant la nature et la forme du lien contractuel qui remplacerait l'Accord d'association».
En des termes plus simples, si le Maroc s'attache sérieusement à rapprocher sa législation et accélérer ses réformes en matière de modernisation politique, d'ouverture économique et de cohésion sociale, il pourrait prétendre à un plus grand rapprochement avec l'UE et un plus grand soutien de la part du géant économique voisin. La déclaration finale du sommet souligne à ce sujet que «l'UE et le Maroc saluent les travaux initiés en vue du rapprochement du cadre législatif du Maroc avec l'acquis communautaire. Les parties conviennent que le processus de convergence réglementaire avec l'UE constitue l'une des composantes essentielles de la mise en oeuvre du document conjoint sur le Statut avancé».
Bien des pays de la rive sud de la Méditerranée envient déjà au Maroc ce statut avancé avec l'UE, unique du genre.
Il va de soi que pour les Marocains, les relations spécifiques de leur pays avec l'UE relève du partenariat stratégique, au-delà de la simple dimension économique de ses relations. En accrochant son wagon à la locomotive européenne, le Maroc s'offre des opportunités considérables d'appui à sa modernisation politique, économique et sociale et d'accès élargi à l'un des plus importants marchés de la planète. Ce qui aurait un impact certain sur son attractivité auprès des investisseurs étrangers, sa compétitivité internationale et même son poids diplomatique auprès des instances internationales, en Afrique et dans le monde arabe.
Dans la nouvelle géopolitique mondiale qui est entrain d'émerger de la crise économique planétaire et des contraintes imposées par les changements climatiques aux relations internationales, le Maroc a ainsi la sagesse de conforter ses relations privilégiées avec son allié et partenaire européen, à travers une démarche volontariste et politiquement assumée.
Dans son discours adressé au Sommet UE-Maroc, SM le roi Mohammed VI plaide ainsi pour la mise en place d'«un partenariat privilégié» de portée juridique, institutionnelle et contractuelle. «Ce modèle précurseur de rapprochement entre les deux parties aurait en plus un effet positif au niveau régional», a précisé SM le Roi.
Le président de la Commission européenne, M. José Manuel Durao Barroso, a plaidé pour sa part, en faveur d'une «grande zone euro-méditerranéenne de libre échange» et de «l'extension du marché intérieur européen au Maroc, au profit des entreprises des deux rives». A ce sujet, il est stipulé dans la déclaration finale du sommet que «les parties ont convenu d'intensifier les négociations en cours sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement avec pour objectif de parvenir a un accord ambitieux avant la fin de 2010. Des progrès substantiels dans les négociations sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement seront nécessaires afin de pouvoir lancer des négociations sur un «Accord de Libre Échange Approfondi» (ALEA), qui contribuera à l'intégration progressive de leurs marchés. Les parties s'engagent à poursuivre les procédures en vue de la signature et la mise en vigueur de l'accord sur le commerce des produits agricoles, agricoles transformés et de la pêche dans les meilleurs délais. Parallèlement à ces négociations, les deux parties pourront initier des discussions exploratoires sur le futur ALEA.
( …) Les deux Parties se sont aussi félicitées des progrès importants qui ont été réalisées ces derniers mois en ce qui concerne les négociations commerciales qui ont permis la conclusion des négociations sur le commerce des produits agricoles, agricoles transformés et de la pêche ainsi que de celles de l'accord sur le règlement des différends commerciaux qui constituent une étape importante vers un Accord de libre échange global et approfondi.
Dans ce cadre, elles soulignent que des avancées substantielles doivent être enregistrées dans les négociations en cours sur le commerce des services et du droit d'établissement».
Un plus grand accès des produits marocains sur le marché européen ne serait sûrement pas du goût des agriculteurs espagnoles, qui crient déjà à «l'invasion» et à la concurrence déloyale des produits agricoles marocains, oubliant toute la main d'œuvre étrangère qu'ils emploient au noir, ce qui n'est pas du goût, non plus, des agriculteurs français. Et que nombre d'entreprises ibériques ont investis et continuent de le faire dans le secteur agricole marocain.
L'importance et la solidité des relations entre les royaumes du Maroc et d'Espagne vient une nouvelle fois d'être démontrée par la tenue même de ce sommet chez le voisin du nord et à l'appel du chef de gouvernement de celui-ci. Une telle qualité des relations bilatérales, qui ne s'arrêtent pas au niveau des gouvernements, mais concernent aussi les milieux d'affaires, devrait donc être renforcée par une meilleure communication entre les deux peuples et les divers groupes d'intérêts dans les deux pays, pour une meilleure compréhension et un plus grand rapprochement. L'alliance entre le Maroc et l'Union Européenne devrait également se traduire par une plus grande proximité entre Marocains et Européens sur le plan humain.
Parce que Maroc et Union Européenne ne manquent pas d'ambitions concernant leur partenariat. «Les deux Parties réaffirment leur volonté de mettre en place, à terme, un espace économique commun, entre l'UE et le Maroc, caractérisé par une intégration poussée de l'économie marocaine à celle de l'UE et s'inspirant des normes qui régissent l'Espace Economique Européen. Les deux Parties confirment que cet objectif passe par la mise en oeuvre d'actions conjointes dans quatre axes complémentaires: le rapprochement du cadre législatif du Maroc à l'acquis communautaire ; la conclusion d'un Accord de libre échange global et approfondi ; la coopération économique et sociale ; l'adhésion du Maroc aux réseaux transeuropéens et la coopération sectorielle» est-il affirmé sans la déclaration finale du sommet.
Comme le plan d'action Maroc-UE, conclu en 2005 pour 5 ans arrive à son terme, les deux parties travaillent donc sur l'élaboration d'un nouvel instrument, qui doit être adopté en 2010.
La déclaration finale du sommet indique à ce sujet que «ce nouveau document devra donner un contenu opérationnel aux objectifs du ‘'Statut avancé'' en intégrant les réformes agréées et les actions prévues dans le cadre du Plan d'action qui n'ont pas encore été mises en oeuvre, ainsi que les éléments nouveaux qui sont prévus dans le document conjoint. Il intégrera également les éléments du programme gouvernemental de convergence réglementaire.
L'objectif est de permettre au Maroc d'atteindre une proximité optimale avec l'UE, de conforter sa dynamique de modernisation politique, d'ouverture économique et de cohésion sociale et de promouvoir sa concertation et sa coordination avec l'UE sur les questions stratégiques d'intérêt commun. La mise en oeuvre harmonieuse et équilibrée de ce nouvel instrument sera accompagnée par l'approfondissement de la réflexion sur la nature et la forme d'un nouveau lien contractuel qui remplacerait l'Accord d'association».
Concernant le chapitre de la coopération technique et financière, «les deux parties soulignent que la réalisation des chantiers retenus dans le Statut avancé qui sont l'expression d'une volonté commune de rapprochement nécessite un accompagnement financier approprié et conséquent à la hauteur des ambitions communes affichées. Dans le contexte de l'effort financier consenti par l'UE en direction des pays du voisinage pour la période 2011-2013, l'UE et le Maroc saluent l'adoption du Programme Indicatif National (PIN) 2011-2013. Dans ce cadre, l'accompagnement financier du Maroc sera augmenté de manière substantielle par rapport au PIN précédent. Cet appui financier renforcé témoignera ainsi de la reconnaissance des efforts de réforme entrepris par le Maroc, et de la volonté de l'UE de poursuivre et de renforcer son soutien. Au cours de cette période, une réflexion conjointe sera engagée en vue de franchir, à partir de 2013, une nouvelle étape pour l'accès aux moyens financiers communautaires adéquats pour accompagner le Maroc dans une logique de la politique régionale et de cohésion de l'UE et d'adoption de nouvelles procédures de mise en œuvre».
Comme souligné par SM le Roi dans son message au sommet de Grenade, concernant la coopération dans le domaine des énergies renouvelables, Maroc et UE «notent avec satisfaction les objectifs de la nouvelle stratégie énergétique à l'horizon 2030 adoptée par le Maroc, visant à réduire sa dépendance envers les sources d'énergie étrangères en accordant une priorité aux énergies renouvelables, à travers la mise en oeuvre du Plan solaire national lancé récemment par Sa Majesté le Roi qui permettra de couvrir à cet horizon 42% de ses besoins électriques. Les deux parties considèrent que ce nouveau Plan Solaire marocain pourrait constituer un modèle dans la région méditerranéenne et contribuer à la réalisation du Plan Solaire pour la Méditerranée dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée».
L'UE a salué, par ailleurs, «les initiatives marocaines en matière de politique environnementale notamment la décision du Maroc d'adopter une Charte Nationale de l'Environnement et du Développement Durable».
Sur le plan politique, «les parties se félicitent de la mise en place imminente de la «Commission Parlementaire mixte UE-Maroc» et souhaitent l'initiation rapide des travaux de cette Commission, qui jouera un rôle important dans le développement des relations futures entre les parlements des deux parties.
(…) Conscientes de l'intérêt de consolider les contacts entre les institutions marocaines et les institutions européennes, les parties se sont félicitées de la décision, prise en janvier 2010 par la Conférence des Présidents des groupes politiques du Parlement européen, de créer la
Commission Parlementaire mixte UE-Maroc en 2010.
Les deux parties encouragent la coopération entre le Comité des Régions et les entités régionales marocaines. L'UE note avec intérêt les initiatives marocaines en matière de décentralisation, de régionalisation et de reformes des collectivités locales».
Au sujet de la question du Sahara, L'Union européenne s'est prononcée pour une solution «politique définitive, durable et mutuellement acceptable». L'Union a ainsi exprimé son «soutien aux efforts du Conseil de Sécurité de l'ONU, du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour le Sahara», comme elle appuie le processus de négociations en cours, dans le cadre des résolutions du Conseil de Sécurité, notamment la résolution 1871 (2009).
Au chapitre des droits de l'homme, «l'UE et le Maroc ont réaffirmé leur attachement au respect, à la protection et à la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et à la consolidation de l'Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance, qui constituent l'un des piliers fondamentaux du partenariat UE-Maroc. L'UE salue les réformes lancées par le Maroc ces dernières années dans ce cadre, tout en soulignant l'importance de poursuivre ce processus de réformes législatives, politiques et institutionnelles notamment en matière de justice et de liberté d'expression, de presse et d'association. L'UE et le Maroc considèrent que la mise en oeuvre de toutes les recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) permettra au Maroc de consolider les acquis réalisés et de progresser dans la consolidation du respect et de la promotion des droits de l'homme, et dans ce cadre saluent la publication du rapport du Conseil Consultatif des droits de l'Homme, en décembre 2009, sur le suivi de la mise en oeuvre de ces recommandations».


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