Encore un incendie spectaculaire dans l'usine de fabrication de martelas «Salidor» sise au quartier industriel Sidi Bouzekri, sur la route Meknès-Fès. De sources officielles, l'incendie s'est déclaré samedi soir, vers 18 heures 45 mn au moment où l'usine était pratiquement déserte, les ouvriers étant en congé du «Mouloud», anniversaire de la naissance du prophète. Un seul gardien était présent sur les lieux, c'est lui d'ailleurs qui a alerté les autorités et les sapeurs pompiers. Le spectre de l'incendie meurtrier de la même usine, survenu en 2001, faisant à l'époque un mort, a refait surface. Sur les lieux, les flammes acharnées et la fumée épaisse n'auguraient rien de bon surtout que l'unité industrielle est bondée de produits réputés très inflammables. Ce sont des matières premières qui ont pris feu, l'action rapide des secours et des sapeurs pompiers a permis de circonscrire les flammes empêchant leur propagation. Résultat: plus de peur que de mal, on ne déplore fort heureusement aucune perte humaine bien que les dégâts matériels soient assez importants selon un ouvrier de l'usine. «Plus que les matières premières, ce sont les machines, plus particulièrement des scies, qui coûtent une fortune» nous a-t-il déclaré sur les lieux du drame. Le site contenait des produits chimiques qui auraient pu exploser, la catastrophe a été donc évitée de justesse. Des engins de la protection civile de Meknès, d'El Hajeb et d'autres appartenant à l'armée ont été mobilisés pour maitriser les flammes. Ce spectaculaire incendie soulève, encore une fois, la problématique de la sécurité dans les entreprises et le respect des normes de sécurité dans les sites industriels. Sur place, les responsables ont déploré l'absence de bouches d'incendie opérationnelles, surtout que les propriétaires sont à leur troisième incendie. Le premier dans leur dépôt de Bab Jdid, dans les années 80, le deuxième de l'autre côté de la zone industrielle, en 2001, en plein Ramadan, et maintenant dans leur nouveau site. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de ce sinistre. Apparemment, on écarterait déjà la cause accidentelle, plusieurs foyers de feu à la fois posent de vraies interrogations, selon un responsable voulant garder l'anonymat. Notons que l'usine, étalée sur environ quatre hectares, fait travailler habituellement plus de 90 ouvriers. Comme dit l'adage, un malheur ne vient jamais seul, une semaine après le drame du minaret de Bab Bardeyine avec son bilan macabre de 41 morts et 75 blessés, cet incident aurait pu replonger la cité ismaïlienne dans le deuil. Dès l'annonce de l'incendie, le wali de la région Meknès-Tafilalet, le préfet de police et plusieurs responsables se sont rendus sur les lieux pour évaluer la situation.