Le propriétaire et son fils gérant de l'usine de matelas de Casablanca, où ont péri samedi dans un incendie 54 personnes, ont été placés dimanche 27 avril en garde à vue, a affirmé un responsable de la sécurité. "Le propriétaire, Adil Moufarreh et son fils qui était gérant, Abdelali Moufarreh ont été placés en garde à vue après avoir été interrogés par la police", a déclaré ce responsable qui se trouvait sur le lieu du sinistre. L'incendie a fait 54 morts et 17 blessés, selon une source à la wilaya (préfecture) du grand Casablanca. Un dernier bilan faisait état de 55 morts et 12 blessés. L'opération d'identification des victimes se poursuit avec le concours des membres des familles et des services médicaux et de sécurité spécialisés sous la supervision directe du parquet général, a précisé la wilaya. Les issues du bâtiment bloquées ? Le blocage des portes pour empêcher les vols et le manque d'entretien du matériel électrique ont causé la mort samedi de 55 employés d'une usine de matelas dans un incendie à Casablanca, la capitale économique du Maroc, a estimé dimanche un responsable de la protection civile. Cinquante-cinq personnes sont mortes et 12 ont été grièvement blessées dans cette usine où travaillaient samedi matin une centaine d'ouvriers. "Nous avons pu constater dans notre intervention la manque total de mesures et moyens de sécurité qui sont censés être mis en place par l'exploitant", a affirmé dimanche le commandant régional de la protection civile du Grand Casablanca Moustapha Taouil, sur la radio marocaine Medi1. "En même temps, le mode d'exploitation, qui a fait en sorte à ce qu'illégalement l'exploitant enferment les gens à l'intérieur des ateliers pour, soi-disant, éviter le détournement des matières premières", a-t-il ajouté. "Enfin, le manque d'entretien des différentes machines et installations électriques qui ont engendré le déclenchement de l'incendie", a-t-il encore dit. L'incendie le plus meurtrier depuis 2002 "Au début, on n'avait pas compris que le feu était si gros", a admis Jawad el-Mejdoubi. En tout, 280 sauveteurs dont 80 secouristes du Croissant rouge et 200 pompiers ont été mobilisés. Les pompiers sont arrivés vers midi sur les lieux du sinistre, tandis que les secouristes leur ont prêté main forte vers 14h, soit respectivement deux heures et quatre heures après le début de l'incendie, a précisé Jawad el-Mejdoubi. Le secouriste a évoqué les "hurlements", les "pleurs" des familles des victimes résidant près de l'usine de ce "quartier ouvrier" et accourues en nombre sur les lieux du drame. Au total, une foule de 2.000 à 3.000 personnes, selon M. el-Mejdoubi, qu'il a fallu tenter de réconforter et empêcher d'apercevoir "les corps contorsionnés, les visages déformés par le feu... C'est le pire incendie depuis longtemps", a-t-il conclu. Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier au Maroc depuis un sinistre qui avait fait 50 morts dans la prison de Sidi Moussa en 2002. Incendie maîtrisé trois heures après Une centaine de personnes se trouvaient dans l'usine au moment où l'incendie s'est déclaré, selon la MAP. Toutefois la plupart des personnes qui ont été tuées se trouvaient au troisième étage, là où se trouve l'atelier de couture, a précisé Rachida Darif. La Protection civile a mobilisé une centaine de sapeurs-pompiers, sept engins et cinq ambulances, mais les équipes d'intervention et de secours ont été renforcées au fur et à mesure de la journée face à la gravité de l'incendie, selon le communiqué de la préfecture. Le sinistre n'a été maîtrisé qu'après plus de trois heures d'intenses efforts déployés par les éléments d'intervention de la Protection civile et les différents appareils de sécurité. Douze heures après le début de l'incendie, des fumées s'échappaient toujours du bâtiment, et les pompiers continuaient d'arroser le site, a-t-on constaté sur place.