Avec plus de 2600 questions orales et écrites à la deuxième Chambre, le groupe parlementaire de l'UGTM affiche un bilan honorable, contribuant à l'amélioration des conditions de travail de la classe travailleuse. Détails. Comme le veut la coutume, le groupe parlementaire de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) à la Chambre des Conseillers a publié son bilan à l'occasion de la clôture de la première session de l'année législative 2024-2025. Une «prestation remarquable», qui reflète l'engagement continu du bras syndical du Parti de l'Istiqlal envers les droits de la classe laborieuse et les conditions de vie des citoyens, principalement ceux de la classe moyenne. Dans cette perspective, le groupe parlementaire de l'Union s'est distingué par l'organisation ou la proposition de plusieurs journées d'études, visant à réfléchir sur les mesures qui permettraient d'améliorer la situation des travailleurs et des ménages de manière générale. Le bilan du syndicat, consulté par «L'Opinion», cite, entre autres, la journée d'étude sur le Projet de Loi des Finances pour l'exercice 2025 et celle sur la réforme de la loi sur le droit de la grève.
Lors de cette dernière, le syndicat a réitéré sa position claire et responsable, axée sur la défense des travailleurs, tout en évitant toute surenchère politique. Par ailleurs, 60% des propositions de l'Union ont été intégrées dans la version finale du texte adoptée par la Chambre des Représentants.
Abdellatif Moustakim, président du groupe UGTM, a affirmé lors de ladite journée que son syndicat est resté fidèle à son engagement envers les travailleurs et n'a cessé de plaider en faveur d'un texte garantissant les libertés syndicales et protégeant les droits constitutionnels des travailleurs. Il a insisté sur l'utilisation de tous les mécanismes constitutionnels à disposition pour défendre ces droits.
L'Union a dans ce sens plaidé pour une approche «transparente et responsable», loin des clivages partisans, en mettant en avant l'intérêt des travailleurs. Elle a aussi renouvelé sa demande de «ratification de la convention n° 87» de l'OIT et l'abrogation de l'article 288 du Code pénal, jugé contraire aux principes des droits de l'Homme.
Les échanges lors de cette journée ont d'ailleurs constitué une base pour l'élaboration des amendements déposés par l'équipe parlementaire. Concrètement, l'équipe a présenté 33 amendements, touchant principalement aux dispositions affectant le droit de grève. Parmi ceux acceptés par le gouvernement, l'UGTM cite dans son bilan l'interdiction de l'application de la «contrainte physique» pour les travailleurs incapables de payer les amendes et l'élargissement de la définition de la grève, incluant les «grèves politiques, solidaires et tournantes». Le groupe a également proposé l'augmentation des sanctions contre les employeurs empêchant les travailleurs d'exercer leur droit de grève, sans oublier la suppression de «l'article 30», qui prévoyait des sanctions financières contre les grévistes.
Outre les amendements apportés par la Chambre des Représentants, la Chambre des Conseillers a adopté «53 amendements supplémentaires», note le bilan, améliorant significativement le texte. Des amendements qui ont, selon le groupe, renforcé les «garanties de protection du droit de grève», intégré des références aux conventions internationales, étendu la protection aux travailleurs domestiques, interdit le «remplacement des grévistes» par d'autres travailleurs et réaffirmé le rôle du ministère de tutelle dans la médiation.
Contrôle de l'action gouvernementale
En matière de contrôle de l'action du gouvernement, le groupe, qui dispose de six des 20 sièges dévolus aux organisations syndicales, a veillé à interroger les membres de l'Exécutif le plus souvent possible. Selon les données du rapport, 120 questions écrites ont été adressées aux différents départements ministériels. L'UGTM est ainsi le premier groupe parlementaire en termes de questionnement du gouvernement au niveau de la deuxième Chambre, pour un total de 2662 questions orales et écrites.
Les questions du syndicat istiqlalien ont porté principalement sur la protection sociale de la classe laborieuse, le dialogue social dans le secteur de l'Education, la protection des consommateurs, l'amélioration des conditions de travail des ouvriers travaillant dans les mines et les conditions des travailleurs dans le transport routier. Le groupe a également jeté la lumière, en général, sur les conditions de travail des fonctionnaires et des salariés du secteur privé, en plus de leur pouvoir d'achat, répondant ainsi aux griefs exprimés par les différentes branches syndicales affiliées à l'UGTM.
Cette session a également été marquée par la forte présence de l'UGTM au sein des commissions permanentes lors de l'examen des différents projets et propositions de loi soumis, dont le nombre s'est élevé à 32 amendements. Le groupe a également proposé un ensemble de 68 amendements sur les différents projets et propositions soumis au vote durant cette session. Le bilan souligne que le groupe a joué un rôle actif lors des débats et des votes en séance plénière. Ses membres ont également soumis des interventions écrites de grande valeur concernant les projets et propositions adoptés lors de cette session.
Diplomatie parlementaire
En outre, le groupe a poursuivi son engagement actif dans la diplomatie parlementaire de la Chambre des Conseillers. Ainsi, la Conseillère Salima Zaidani a pris part, en tant que membre de la délégation de la Chambre, à une visite de travail effectuée par une délégation du Sénat français dans la ville de Dakhla, du 7 au 10 janvier 2025. De son côté, la Conseillère Hanaa Ben Khair a pris part, quelques jours avant l'ouverture de cette session, aux travaux des commissions permanentes du Parlement panafricain, organisés dans la ville de Midrand, en Afrique du Sud, du 13 au 20 septembre 2024, en tant que membre d'une délégation parlementaire marocaine. Elle a également participé, en tant que membre de cette même délégation, aux réunions de la quatrième session ordinaire du Parlement panafricain, qui se sont tenues en Afrique du Sud du 1er au 18 novembre 2024. Par ailleurs, le Conseiller Makhloul Mohamed Hirma a pris part aux travaux de la Réunion du Conseil de l'Association des Sénats, Shoura et Conseils Equivalents d'Afrique et du Monde arabe, organisée en Guinée équatoriale du 24 septembre au 4 octobre 2024, en tant que membre d'une délégation parlementaire.
Rime TAYBOUTA 52 rencontres avec les fédérations et syndicats affiliés à l'UGTM À l'instar des précédentes années législatives, le groupe de l'UGTM a poursuivi, au cours de cette session, sa politique d'ouverture envers les fédérations et syndicats qui lui sont affiliés, ainsi que certains syndicats indépendants. Dans ce cadre, le groupe a tenu deux séances de travail et d'écoute avec la section régionale Souss-Massa du Syndicat national des travailleurs et travailleuses agricoles et avec l'Union nationale des ingénieurs marocains. Depuis le début de cette législature, le groupe a organisé un total de 52 rencontres avec les fédérations et syndicats affiliés à l'UGTM. Ces réunions constituent une occasion pour le groupe d'écouter de près les problématiques rencontrées par les travailleurs dans divers secteurs. Elles permettent également au président et aux membres du groupe de présenter le bilan de leurs travaux des années précédentes ainsi que les principales initiatives entreprises pour porter la voix des travailleurs marocains. À l'issue de ces séances de travail, les mémorandums reçus par les membres du groupe sont immédiatement traités et transformés en questions écrites ou orales. Un grand nombre des questions posées par le groupe au cours de cette session lors des séances hebdomadaires de questions proviennent directement des discussions et réflexions issues de ces rencontres, qui constituent un véritable pont de communication entre le groupe et l'ensemble des composantes du syndicat.