Dans le cadre de la signature d'une convention de partenariat, l'Agence Nationale de Promotion de la Culture (ANPC) de Djibouti et l'Observatoire Panafricain de l'Audiovisuel et du Cinéma (OPAC) décident d'unir leurs efforts pour faire de ce pays un pôle stratégique du cinéma africain en dynamisant l'ensemble de l'industrie cinématographique du continent. L'OPAC, organisation dédiée à la promotion et au développement de l'industrie cinématographique africaine, dans cette optique, fournira des analyses et des informations stratégiques sur l'évolution et les potentialités économiques que recèlent ces secteurs. Cet outil de développement culturel durable indispensable pour les décideurs et les professionnels contribuera à révéler l'attractivité et le dynamisme du secteur audiovisuel/cinématographique aux yeux des investisseurs et d'apprécier la contribution de cette industrie dans les économies locales. Soutenu par l'Union Africaine, l'UNESCO et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ce projet, désormais basé en République de Djibouti, se place au cœur du développement culturel et créatif africain. Il s'inscrit dans la continuité de l'étude réalisée par l'UNESCO, en 2021, sur l'industrie du cinéma et de l'audiovisuel du continent. Selon le communiqué, ce partenariat vise à renforcer la coopération sud-sud, en centralisant et en diffusant des données stratégiques sur l'audiovisuel et le cinéma africain. Il s'assigne aussi pour mission d'attirer les investissements et stimuler l'économie culturelle en révélant le potentiel du secteur, mais aussi de créer un réseau panafricain reliant les professionnels du continent et de sa diaspora. Selon les termes de l'accord, l'ANPC accompagnera cette initiative en mettant à disposition des locaux et les équipements nécessaires au bon fonctionnement de l'Observatoire. A rappeler que l'Agence est un établissement public, rattaché au ministère de la Jeunesse et de la Culture de Djibouti, dont la mission est de promouvoir et développer les industries culturelles et créatives, par la mise en place des partenariats stratégiques à l'échelle nationale et internationale.
Promotion et développement
L'implantation de l'OPAC à Djibouti permettra de faire de ce pays un carrefour du cinéma africain, en accueillant des événements majeurs et/ou en assurant une présence dans les grands festivals et événements internationaux, réunissant professionnels et bailleurs. Il s'agira aussi de dynamiser son économie culturelle, en stimulant la production audiovisuelle locale et en attirant des investissements. Enfin, cette convention créera des opportunités pour la jeunesse djiboutienne, en favorisant l'émergence de nouveaux talents et initiatives locales, offrant ainsi des emplois, des formations et des espaces d'expression artistique aux jeunes. C'est dire que cette future collaboration contribuera à renforcer la visibilité et le positionnement de Djibouti dans le paysage cinématographique africain, tout en contribuant à l'instauration d'un écosystème local propice à la création et à la diffusion des œuvres audiovisuelles et cinématographiques djiboutiennes. Au terme de la convention, Sabelo Mbokazi, du Département du Développement social, des Sports et de la Culture de la Commission de l'UA, a soutenu : « L'OPAC est en accord avec le mandat et les fonctions de la Commission africaine de l'audiovisuel et du cinéma. Nous soutenons cette initiative ». Pour sa part, Ernesto Ottone R., Sous-Directeur Général pour la Culture (UNESCO), s'est ainsi exprimé : «Permettez-moi de saluer cette initiative qui vise à renforcer le secteur audiovisuel et cinématographique en Afrique, le septième Art est, en effet, un véritable levier d'inclusion et de développement économique, en particulier, pour les jeunes. Il est aussi un moyen unique pour faire tomber les frontières, découvrir d'autres univers et promouvoir la diversité des expressions culturelles». De son côté, M. Mohamed Houssein Doualeh, Directeur général de l'APNC, estime «qu'avec cette convention de partenariat, notre pays entre de plain-pied dans le monde du 7ème Art africain et international !». Quant à Mme Souad Houssein Méraneh, fondatrice de l'Observatoire panafrjcain du cinéma et de la culture (OPAC), elle a exprimé sa reconnaissance et toute sa gratitude pour l'accueil qu'a reçu l'OPAC dans sa terre natale, Djibouti. Selon elle, la conception du projet de l'OPAC est le résultat d'une longue expérience de plusde 25 ans dans le financement et le soutien au cinéma du Sud et fait suite à une réflexion sur les moyens de le promouvoir et le renforcer.
L'expérience du terrain
En effet, poursuit-elle, «tout au long de ma carrière au sein de l'OIF, en tant que responsable du programme cinéma, j'ai eu le loisir de comprendre les défis et enjeux pour le développement d'un cinéma africain autonome, libéré des pesanteurs de l'Histoire coloniale et novateur dans son approche des réalités du continent». Et d'ajouter : «Durant mon expérience professionnelle, l'une de mes principales préoccupations fut de contribuer à l'autonomisation et à la professionnalisation du cinéma africain afin qu'il puisse mieux contribuer à la pluralité des visions du monde. J'ai aussi milité pour que les Etats africains s'impliquent davantage dans le financement et le soutien de leur cinéma et lui offrent les moyens de regagner son autonomie et créativité».«C'est pourquoi, j'ai souhaité contribuer à mon humble niveau à l'effort en m'investissant avec l'aide d'une équipe composée d'experts de haut niveau, dans le projet d'OPAC. Le cinéma et l'audiovisuel comme toutes industries nécessitent, pour assurer leur développement et leur consolidation, de disposer de données fiables, susceptibles d'inciter toutes structures (privées et publiques) à investir. Nous pensons que près de soixante-cinq années après les indépendances et au vu du développement exceptionnel qu'a pu connaître le cinéma et l'audiovisuel des pays d'Afrique ces quinze dernières», conclut-elle.