À trois jours de l'échéance des 60 jours de cessez-le-feu, les forces israéliennes campent sur leurs positions au sud du Liban. Une source occidentale à Beyrouth estime que "les forces israéliennes ne se retireront pas complètement du territoire libanais ce dimanche". Alors que la période test de 60 jours arrive à son terme, Israël a sollicité auprès des Etats-Unis un délai supplémentaire pour son retrait du Liban Sud. Cette demande intervient dans un contexte de forte pression américaine pour un retrait dans les délais convenus. Les hauts responsables de la sécurité israélienne affirment cependant que "le timing n'est pas sacré" et critiquent la lenteur du redéploiement de l'armée libanaise au sud du Litani. Des responsables ont informé la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset de l'impossibilité pour l'armée de "se retirer de l'ensemble du sud du Liban dans les 72 heures". L'Autorité israélienne de radiodiffusion officielle a révélé, mercredi soir, que l'armée israélienne ne serait pas en mesure de terminer son retrait du sud du Liban dans le délai fixé par l'accord de cessez-le-feu, qui arrive à échéance dans 72 heures. L'instance officielle a indiqué que des représentants de l'armée avaient récemment tenu une réunion à huis clos avec les membres de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Kneeset, au cours de laquelle ils ont affirmé que l'armée "ne pourrait pas se retirer de tout le sud du Liban" dans le délai fixé par l'accord. La même source médiatique a ajouté que le commandant de la région nord de l'armée, le général Uri Gordine, avait présenté lors de cette réunion, dont la date n'a pas été précisée, une "image très sombre" de la situation à la frontière avec le Liban.
Avertissement du Hezbollah
Un responsable occidental à Beyrouth, s'exprimant auprès de "Kan News", estime que "les forces de l'armée israélienne ne se retireront pas complètement du territoire libanais ce dimanche", précisant que "ses messages transmis aux instances internationales au Liban ces derniers jours ne sont pas sans ambiguïté". Lors de sa rencontre avec Jeanine Hennis-Plasschaert, Coordonnatrice spéciale de l'ONU, le ministre isarélien Gideon Saar a souligné que son pays restait «engagé à aller de l'avant avec l'accord de cessez-le-feu avec le Liban». Toutefois, il a précisé que ce processus serait mené de manière progressive et en tenant compte des besoins sécuritaires. La visite de la Coordonnatrice spéciale de l'ONU, entamée lundi, vise à évaluer les avancées concernant la cessation des hostilités, entrée en vigueur le 27 novembre 2024, et à identifier les défis persistants. Parmi ces enjeux figure la mise en œuvre complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en 2006 pour encadrer les relations entre Israël et le Liban après la guerre de 34 jours. Jeanine Hennis-Plasschaert a salué le retrait partiel des Forces israéliennes de certaines zones du sud du Liban et le redéploiement de l'armée libanaise à ces positions. Elle a néanmoins insisté sur l'importance d'un engagement continu de toutes les parties pour maintenir la stabilité. Le Hezbollah, acteur clé dans cette région, a pour sa part émis des avertissements clairs contre la prolongation de la présence israélienne au-delà de l'échéance du 27 janvier 2025. Selon le journal libanais al-Akhbar, le comité de suivi du cessez-le-feu, réuni lundi, a constaté une atmosphère tendue, laissant présager que le retrait israélien d'ici la fin du délai de 60 jours pourrait ne pas être respecté.