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Point de presse autour de la problématique de l'eau
Meknès La manipulation contrecarrée
Publié dans L'opinion le 03 - 02 - 2010

Deux objectifs majeurs sous-tendaient le point de presse organisé au siège de l'agence autonome de distribution de l'eau et de l'électricité (RADEM), jeudi en présence du wali de la région Meknès-Tafilet, M.Mohamed Faouzi, du directeur de l'agence du bassin hydraulique Sebou-Fès, M. Bendaoud Bouguenouch.du directeur de la Radem, M. Youssef Laklalech, du directeur régional de l'ONEP, M. Hadir Bouchaib, des élus et des représentants de la presse.
Le premier objectif apparent semble clair, légitime et même urgent : couper court à des rumeurs de plus en plus persistantes nourries par des discours populistes émanant de forces obscures passées expertes dans l'art de la manipulation et de la récupération politique de tout malheur social. Sur ce point les éclaircissements donnés par les responsables sont très rassurants. N'en déplaise aux Cassandres, l'eau distribuée à Meknès a été toujours potable, répondant aux normes connues et reconnues. L'Agence, par le biais de deux laboratoires dont un relevant du ministère de la santé, contrôle quotidiennement l'eau pour s'assurer de sa potabilité et de sa qualité.
Contrôle secondé, parallèlement, par le laboratoire relevant de l'office national de l'eau potable (ONEP). «Il est hors de question de distribuer une eau ne répondant pas aux normes exigées » a souligné le directeur de la Radem. Autres vraies fausses rumeurs infirmées par le wali de la région « une coupure totale de trois jours», «la pénurie d'eau connue par la cité ismaïlienne», ...
L'exposé du directeur de l'Agence du bassin est édifiant. Les modifications introduites dans le schéma directeur sont dictées par une harmonisation avec la stratégie nationale pour la protection de l'eau et le Plan "Maroc Vert" ainsi que la charte nationale de l'environnement. Il a par la même occasion fait un exposé exhaustif sur le secteur de l'eau ses incommodités et ses problématiques, ainsi que toutes les difficultés d'exploitation, de production et de distribution. Parmi les recommandations citées par le directeur de l'Agence du bassin, la revalorisation de la facturation, l'amélioration de la rentabilité du réseau pour passer de 72% actuellement à 80%, la fermeture des fontaines publiques qui permettrait une économie d'eau estimée à 22 litres/ seconde, l'augmentation de la capacité de stockage.
Concernant la problématique de l'approvisionnement de la ville, un document de la RADEM précise que la population desservie est estimée à 600.000 habitants, avec 120.000 clients. Pour les ressources, elles proviennent à 50% à partir des forages ONEP et 50% à partir des sources exploitées par la RADEM.
Le constat, après chaque forte précipitation, la qualité des eaux des sources Ribaa et Bittit se dégrade à cause de l'augmentation du taux de turbidité, et par conséquent les eaux des sources deviennent inexploitables et des restrictions dans la distribution d'eau deviennent «impératives».
Parmi les solutions retenues, le renforcement de l'approvisionnement à partir des forages de 300 litres/seconde dont 150 litres/seconde à fin 2010 avec un coût estimé à 18 millions de dhs, la réalisation d'une station de traitement de la turbidité des eaux des sources à l'horzon 2011-2012 avec un coût estimé entre 130 à 150 millions de dhs, la réalisation de l'adduction à partir du barrage Idriss Premier (2 m3/sec) pour satisfaire les besoins des deux villes impériales Meknès et Fès à l'horizon 2015-2016 avec un coût estimé à 1700 millions de dhs et enfin la construction du barrage Ouljet Soltane dont le démarrage des travaux est prévu cette année.
Voici, sommairement les projets qui permettront de satisfaire, en toute sécurité, les besoins en eau potable de la ville de Meknès à court, moyen et long terme. 2030, véhiculée par certains médias ne serait donc qu'une erreur d'interprétation d'une déclaration du directeur de la Radem.
Toutes ces précisions avaient un seul objectif, contrecarrer des rumeurs qui risquent de semer la zizanie et d'être exploitées par certains milieux pour apeurer la population.
L'autre objectif, plus incommodant et latent, qui se cache derrière l'expression, neutre dans sa formulation mais aux conséquences incalculables pour la population meknassie «Unicité de la production» est de baliser la cession des sources Kharouba, Bittit et Ribea à l'organisme producteur. Pour certains, cela mettra fin à l'exception meknassie, mais au fond le problème est plus complexe avec des dimensions historiques, culturelles et économiques. Ce que certains interprètent comme une «anormalité» est au fond une originalité et des droits historiques inaliénables de la population qui a payé de son sang l'eau de Boufekrane et qui tient à garder ses droits sur les sources qui lui procurent, selon des spécialistes, plus de 25 millions de m 3 gratuitement avec une saveur qui a fait et qui fait toujours la fierté des meknassis. La station de traitement de la turbidité pourrait très bien être réalisée en partenariat entre la Radem et les communes bénéficiaires dont la commune urbaine de Meknès. Cela aura l'avantage de garder les droits de la commune, donc des habitants de Meknès, sur leurs sources ancestrales tout en gardant une tarification compatible avec le pouvoir d'achat de la ville, chef lieu de l'une des régions les plus pauvres du Royaume. Si les habitants auraient à payer les 50% des eaux des sources au tarif actuel des 50% reçues à partir des forages de l'ONEP, les prix seraient multipliés par trois. Un désastre pour la population. D'ailleurs, un élu averti, intervenant lors du point de presse, était clair : «Nous nous céderons pas les sources». Historiquement, l'exploitation de Kharouba (1920) et Bittit (1976) précède la création de l'ONEP (1971) la loi aura-t-il donc un effet rétroactif? une aberration!? Sur ce point l'expérience de Béni Mellal et de Tétouan devrait nous faire réfléchir avant de commettre l'irréparable.
La population meknassie ne pourra subir une augmentation de prix aussi conséquente, surtout que d'autres solutions sont possibles. Le problème de la turbidité est certes réel, mais va-t-on jeter le bébé avec l'eau de bain. On peut comprendre que la Radem, exposée chaque année au même problème, serait tentée par la solution facile : réserver toute la production à l'ONEP pour se concentrer sur sa mission basique : la distribution, mais les responsables mesurent-ils les conséquences sur la population ? Surtout qu'on va à ce moment là donner une occasion rêvée à ceux qu'on voudrait neutraliser actuellement, avec les éclaircissements apportées par le wali et les responsables des agences, à savoir les manipulateurs, les démagogues et tous ceux qui exploitent les souffrances des gens à des fins peu orthodoxes.
Notons que des ONG et des collectifs d'usagers commencent à s'organiser pour dissuader la commune de céder les sources considérées comme une partie de la mémoire collective des meknassis, tout une histoire et surtout une mémoire.


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