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Interview avec le MAE palestinien Riyad Al-Maliki "Difficile de parler de paix avec un gouvernement qui rejette l'idée d'un Etat palestinien "
Publié dans L'opinion le 14 - 12 - 2024

Au moment où l'attention internationale se tourne vers la Syrie, la machine de guerre israélienne continue de ravager Gaza. Le plan de paix semble encore loin de portée avec un gouvernement qui refuse l'idée d'un Etat palestinien. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, dit les choses comme elles sont. Entretien.
-Aujourd'hui, la guerre continue de sévir à Gaza, le gouvernement israélien poursuit sa fuite en avant. L'après-guerre est imperceptible aujourd'hui. On peine à voir comment le processus de paix peut renaître dans le contexte actuel. En tant que représentant de l'Autorité palestinienne, pensez-vous que le gouvernement Netanyahu doit partir pour qu'il y ait une chance d'un retour à la table de négociations ?

L'actuel gouvernement israélien refuse d'admettre le droit légitime du peuple palestinien d'avoir un Etat et s'emploie ardemment à saper toute perspective de paix.

Par conséquent, Israël est pleinement responsable de l'horreur et du génocide de notre peuple auxquels on assiste aujourd'hui. C'est d'autant plus incontestable que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yolav Gallant, sont poursuivis par la Cour Pénale Internationale (CPI). Je suis personnellement convaincu que d'autres responsables israéliens feront bientôt l'objet de mandat d'arrêt de la CPI au fur et à mesure qu'on découvre les horreurs commises. Quoique les alliés d'Israël disent, on ne peut pas fermer les yeux sur les atrocités et les crimes de guerre d'un gouvernement qui devient clairement aujourd'hui un fardeau embarrassant aussi bien pour le peuple israélien que pour les alliés d'Israël comme les Etats-Unis.
Pour cette raison, le départ du gouvernement de Netanyahu qui, je rappelle, est l'un des plus extrêmes qu'Israël ait jamais connu, s'impose comme condition sine qua non pour entamer un véritable processus de paix. Soyons honnêtes, comment un gouvernement issu d'une coalition radicale qui refuse l'idée d'un Etat palestinien et veut chasser nos concitoyens de leur terre, puisse faire partie de la solution.
Je pense qu'il est souhaitable qu'il y ait un autre interlocuteur et un gouvernement qui soit plus modéré et qui puisse donner une meilleure image d'Israël. Je ne vois pas d' autre issue.

-Quid de l'opposition israélienne, est-ce un interlocuteur crédible à vos yeux, même si on peut s'interroger sur sa volonté réelle de changer les choses ?

Il faut faire preuve de nuance loin des généralités. J'ai tendance à penser que l'opposition en Israël est hétéroclite et loin d'être un bloc homogène qui parle d'une seule voix, contrairement aux idées reçues. Il y a des oppositions avec des perceptions différentes de la paix. Il existe des partis laïques avec des convictions sionistes et d'autres formations de gauche moins sensibles aux projets messianiques de la droite. En tant que responsables palestiniens, nous scrutons attentivement les positions des uns et des autres, mais il ne faut pas les leurrer.

-L'ancien Premier ministre, Yaïr Lapid, qui peut revenir au pouvoir à la faveur du discrédit politique de Benjamin Netanyahu, a proposé un plan de paix détaillé avec la participation des pays arabes, qu'en pensez-vous ?

N'oublions pas que c'est cette opposition dont on parle qui était au pouvoir avant l'arrivée de Benjamin Netanyahu en 2022. Ce sont Yair Lapid et Benny Gantz qui dirigeaient la coalition. Leur retour ne signifie pas forcément une bonne nouvelle pour les Palestiniens pour peu qu'ils cherchent, d'abord et avant tout, l'intérêt d'Israël. Nous, Palestiniens, ne sommes pas dupes. Nous jugeons sur les actes, pas sur les paroles. Tout gouvernement israélien ne peut être crédité d'un minimum de sérieux que s'il se montre favorable à parler d'une solution à deux Etats. Quand Yaïr Lapid était Premier ministre, il n'a pris aucune mesure dans ce sens et n'a même pas tenté d'enclencher un processus politique. Peut-être que le retour de l'opposition au pouvoir est un moindre mal, mais il ne faut se bercer d'illusions.

-Que pensez-vous de la position du Maroc sur la cause palestinienne ?
Le Maroc a de tout temps été à l'avant-garde du soutien à la cause palestinienne. Politiquement, le Royaume, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, a toujours pris des positions audacieuses et soutenu la solution à deux Etats tout en condamnant à chaque fois les provocations et les atrocités israéliennes. Le Maroc s'est distingué aussi en livrant constamment les aides humanitaires dans les moments les plus difficiles.

-On évoque souvent le Maroc parmi les pays arabes qui seraient inclus dans un éventuel processus de paix. Jusqu'à présent, la diplomatie marocaine n'a jamais confirmé de telles annonces. Mais, à votre avis, au-delà des conjectures, comment le Maroc peut-il contribuer à la relance du processus de paix sachant qu'il peut parler à la fois aux Palestiniens et aux Israéliens ?

Je pense sincèrement que le Maroc ne voudrait pas s'impliquer dans un processus de négociation, si tant est qu'il soit possible un jour, s'il n'a pas la certitude que le gouvernement israélien est disposé à parler sérieusement d'une solution à deux Etats. Il faut réunir des conditions préalables pour qu'il y ait un dialogue sur des bases solides.

Jusqu'à présent, Israël n'a manifesté aucune volonté de parler d'une coexistence commune avec un Etat palestinien mais, au contraire, n'a donné que des signes inverses. Il suffit de regarder les déclarations des alliés de Netanyahu, comme Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, pour se rendre compte que ces gens-là veulent tout simplement enterrer la perspective d'un Etat palestinien. Beaucoup de pays, y compris les Etats-Unis, ont essayé par le passé de convaincre les Israéliens de cesser la colonisation et d'accepter la création d'un Etat palestinien , mais en vain. Le Maroc n'a eu de cesse de rappeler qu'aucune sortie par le haut de la crise actuelle n'est possible en dehors d'une solution à deux Etats.


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