Il ne faut pas concentrer toute notre attention sur la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN), prévue au Maroc, uniquement sur l'équipe nationale tandis que nous négligeons les autres fronts. Organiser de telles compétitions ne signifie pas seulement construire des stades et former une équipe compétitive, mais aussi préparer tout ce qui l'entoure. Les médias, et plus particulièrement la couverture télévisuelle, occupent une place importante. Il faut reconnaître que nous ne disposons pas d'une chaîne télévisée capable de participer à une compétition aussi grandiose. Ce que nous voyons jusqu'à présent sur la chaîne Arryadia, à quelques mois de la CAN, montre à quel point elle est éloignée de ses missions attendues, sans parler de la mauvaise diffusion de nombreux matchs, traitée de manière sélective et désordonnée. Le studio d'analyse apparaît et disparaît, et la liaison avec les stades pour la transmission des matchs semble sortie de l'ère du noir et blanc. On ne blâme pas nos confrères de la chaîne, quelle que soit leur spécialité. Ils ne sont probablement pas responsables de la politique de la chaîne, et peutêtre ne connaissent-ils même pas ses plans et objectifs, s'il y en a. Si nous continuons à agir de cette manière, de nombreux marocains suivront la compétition sans passeport ni visa, en se tournant vers des chaînes qui leur offrent, dans une langue qu'ils comprennent, un contenu médiatique respectueux et qui les aide à comprendre ce qu'ils ont vu grâce à de vrais analystes. C'est une véritable incapacité lorsque les erreurs et les échecs se répètent. La cause en est l'absence de vision, de prospective et de volonté de fournir un bon produit au téléspectateur, ce client qui n'est pas obligé d'accepter un produit de mauvaise qualité. Organiser ces compétitions peut générer de nombreux revenus pour l'audiovisuel, mais personne n'achète un produit mal présenté. Il est indéniable que nous avons des compétences, et la preuve en est que lorsqu'elles changent de chaîne, elles brillent. Cela signifie que le problème se trouve ailleurs. Nous constatons la différence quand un journaliste s'illustre à l'étranger, nos talents en matière de télévision sont nombreux, et la plupart ont préféré l'exil par manque de reconnaissance. Le Maroc pourrait rater une opportunité historique s'il ne prend pas des mesures pour améliorer sa couverture audiovisuelle avant la CAN 2025.