Octobre est le mois le plus chaud pour la diplomatie marocaine : c'est à la fin de ce mois que se tient habituellement la réunion du Conseil de Sécurité pour la prorogation du mandat de la MINURSO. Les semaines précédant cette échéance cruciale voient une montée d'activisme de la part du Polisario et de son sponsor algérien. Leur objectif est double : capter l'attention de la communauté internationale et donner l'illusion que leurs revendications, pourtant dépassées et moribondes, sont encore d'actualité. Pendant longtemps, la principale carte de pression des séparatistes a été de bloquer le passage frontalier d'El Guerguerat, sous le regard impuissant des Casques bleus, pourtant chargés de garantir la sécurité dans la zone tampon. Cette méthode, le Polisario en a usé jusqu'à la corde, d'abord en 2016, puis régulièrement entre 2019 et 2020, jusqu'à la fatidique date d'octobre 2020, lorsqu'à quelques semaines de la réunion du Conseil de Sécurité, il annonce le blocage définitif du passage frontalier... jusqu'à ce que les FAR interviennent le 13 novembre pour sécuriser la zone de manière définitive. Désormais privées de cette arme, les milices du Polisario reviennent à leurs méthodes habituelles, consistant à terroriser les populations civiles. Toujours au cours de ce fameux mois d'octobre 2023, les séparatistes ont bombardé la ville de Smara avec trois roquettes Grad, frappant des quartiers résidentiels et un site d'observation de la MINURSO, provoquant la mort d'une personne et faisant trois blessés parmi la population civile. Alors que la réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui doit statuer sur le mandat de la MINURSO, est porgrammée pour le 30 octobre, une montée des tensions le long de notre mur de défense est à prévoir. En début de mois, le chef de la milice séparatiste, Brahim Ghali, a déjà prévenu l'Envoyé spécial Staffan De Mistura que la lutte armée était toujours d'actualité. Ce qu'il semble oublier, c'est que ses gesticulations ne changent en rien la trajectoire menant vers un règlement définitif du conflit dans le cadre de la souveraineté marocaine.