Dans l'opinion publique occidentale, la question palestinienne était jugée morte et enterrée. Voilà que le 7 octobre 2023, elle ressuscite à la face du monde en faisant beaucoup de bruit! Celui des milliers de tonnes de bombes qui continuent à pleuvoir quotidiennement sur Gaza et tuent aveuglement. Un bruit que les indignations, les manifestations, les appels au calme dans le monde n'ont jamais pu arrêter. À ce jour, les frappes du monstre coloniale ont fait plus de 100 000 victimes, entre morts, blessés et disparus! Une population entière déplacée, sans abri et affamée. Le carnage s'est élargi. Au tour des civiles du Liban de payer le prix des ambitions coloniales sionistes. Ce 7 octobre 2024 fera couler beaucoup d'encre aujourd'hui pour souligner le jour de résurrection de la question palestinienne. Le narratif dominant ne manquera pas de rappeler que le 7 octobre est entrée dans l'histoire sans frapper! Sans avertir. Sans donner les signes avant-coureurs!
La vérité! Chaque jour, pour chaque palestinien, depuis 1948, est un 7 octobre! Chaque jour est un jour de résistance.
Une résistance anticoloniale qui, tôt ou tard donnera ses fruits. Il y a 30 ans déjà, dans les mots de mon père, les palestiniens donnaient au monde les signes prometteurs de leur indépendance « De toutes les populations arabes, les palestiniens sont les plus instruits et les moins analphabètes. La Palestine n'est pas encore un pays, mais son peuple est le plus libre, le plus émancipé et le plus digne ».
Parce qu'ils sont les plus libres, les plus émancipés et les plus dignes que les palestiniens représentent un danger, pas seulement pour Israël, mais pour toutes les autocraties de la région, à commencer par l'Arabie Saoudite. Dès sa fondation en 1964, l'OLP a adopté dans sa constitution les fondements du futur état palestinien: Démocratique et laïque. Deux principes qui sont les ennemis jurés des états voisins dont la constitution est fondée sur la religion et le communautarisme! À commencer par l'état d'Israël qui, depuis son établissement par la force, a fait de la religion juive sa raison d'être!
Quant au Hamas, s'il n'existait pas, Israël l'aurait inventé. Il ne pouvait espérer avoir de meilleur ennemi pour justifier ses agressions et ses occupations. Diabolisé dans l'opinion publique occidentale par une presse pro-sioniste, cette entité de résistance, a effectivement un défaut idéologique, celui de faire de la religion sa raison d'être. Ce défaut n'enlève rien à la légitimité d'une résistance dont l'histoire n'a pas commencé le 7 octobre 2023 avec le Hamas. Une résistance qui reviendra à la face du monde aussi longtemps que la Palestine n'est pas un pays reconnu par le concert des nations. Une résistance que les bombardements quotidiens de l'armée israélienne ne font que lui donner encore plus de vie. À chaque enfant palestinien, chaque femme, chaque médecin, chaque civile, mort, mutilé ou disparu sous les bombes, c'est Israël qui fait un pas de plus vers sa fin, c'est aussi tout l'occident, par son silence assourdissant de honte, qui fait lui aussi un pas de plus vers son déclin. Je conclue avec les mots du grand poète québécois Gilbert Langevin:
Que finisse le temps des victimes Passe passe le temps des abîmes Il faut surtout pour faire un mort Du sang des nerfs et quelques os
Ce vent qui passe dans nos espaces C'est le grand vent d'un long désir Qui ne veut vraiment pas mourir Avant d'avoir vu l'avenir