Katz veut désarmer le Hezbollah et le repousser au nord du Litani. Mikati s'attache à la Résolution 1701, qui stipule la même chose. Mais le Hezbollah souligne par la voix de son N°2, Cheikh Naim Qassem, que "la bataille est longue et les options sont (toujours) ouvertes". Le ministre israélien des Affaires étrangères Yisrael Katz a annoncé que son pays n'accepterait pas un cessez-le-feu au Liban à moins que le Hezbollah libanais ne soit déplacé au-delà du fleuve Litani, dans le sud du Liban, et désarmé. La Société de radiodiffusion israélienne a rapporté aujourd'hui lundi que Katz avait envoyé des lettres à ses homologues de 25 pays, dont les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, de Grande-Bretagne, d'Italie et du Canada. Katz a déclaré dans les messages : « Israël n'acceptera pas un cessez-le-feu au Liban à moins que le Hezbollah ne se déplace au nord du Litani et ne se désarme ». Il a estimé que « seule la mise en œuvre complète de toutes les Résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant le Liban permettra d'obtenir un cessez-le-feu » et que « tant que cela ne se produira pas, Israël poursuivra ses mesures pour assurer la sécurité de ses citoyens et le retour des habitants du nord chez eux ». Cela dit, il semble que le Premier ministre libanais (par intérim) Najib Mikati adhère aux conditions israéliennes en acceptant tacitement les exigences de Katz.
Priorité pour la 1701 En effet, Mikati, à l'issue d'un entretien avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, premier haut diplomate occidental à se rendre à Beyrouth depuis l'intensification des frappes israéliennes sur le Liban, a souligné que "la priorité est l'application de la Résolution 1701" de l'ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais. Une manière diplomatique d'exiger le désarmement du Hezbollah et son redéploiement au nord du fleuve Litani. Tant que la 1701 exige également le désarmement de tous les groupes armés, y compris Hezbollah. Mais ce dernier ne l'entend pas de la même oreille. Cheikh Naim Qassem, secrétaire général adjoint du mouvement encore groggy par les frappes israéliennes qui l'ont décapité, a mis l'accent dans un discours télévisé lundi matin, sur la continuité de son combat, en soulignant que "la bataille est longue et les options sont ouvertes". Affirmant que malgré la perte d'un certain nombre de dirigeants, les attaques contre des civils et les grands sacrifices, le Hezbollah « ne bougera pas du tout de ses positions, et la résistance continuera à soutenir Gaza et la Palestine, et à défendre le Liban et son peuple ». Cheikh Qassim a souligné que "les opérations de résistance se sont poursuivies après l'assassinat de Sayyed Nasrallah au même rythme et même plus".
« Préparés à affronter l'ennemi » Dans son discours, Cheikh Qassim a affirmé que "le parti choisira un nouveau secrétaire général dès que possible, selon le mécanisme établi", notant que "les choix sont faciles et clairs car nous sommes au cœur d'un seul homme". Il a expliqué que "dans la structure du parti, il y a des dirigeants adjoints et des suppléants prêts lorsque le leader est blessé dans n'importe quelle position", précisant que "les plans alternatifs élaborés par le martyr Sayyed Nasrallah pour les individus et les dirigeants suppléants sont suivis et tout le monde est présent sur le terrain". Dans le même contexte, il a souligné que le Hezbollah « fera face à toutes les possibilités si les Israéliens entrent sur le terrain », ajoutant : « Nous sommes prêts à engager sur le terrain l'ennemi s'il décide d'entrer ». Cheikh Qassim a poursuivi : « Nous nous sommes préparés, équipés et sommes convaincus que l'ennemi israélien n'atteindra pas ses objectifs et nous en sortirons victorieux », indiquant que « ce que fait le parti est le minimum dans le cadre du suivi de la bataille ». Il a souligné qu'"Israël ne pourra pas nuire aux capacités du Hezbollah malgré l'assassinat des cadres, car l'ennemi devient fou parce qu'il est incapable de nous saper".
L'armée israélienne se prépare à une opération «limitée» au sol L'invasion potentielle viserait à établir une zone de sécurité tampon dans le sud du Liban, selon des responsables israéliens, cités par le radiodiffuseur public KAN. L'armée israélienne se prépare à une opération « limitée » au sol sur le territoire libanais, a annoncé, dimanche, le radiodiffuseur public KAN, alors que l'assassinat du Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exacerbé les tensions au Proche-Orient. Selon le média, cette opération est sérieusement envisagée, malgré les pressions exercées par Washington, qui continue d'insister sur la nécessité d'un cessez-le-feu. Des responsables israéliens ont affirmé que l'invasion potentielle viserait à établir une zone de sécurité tampon dans le sud du Liban. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu ne semble toutefois pas avoir encore pris de décision. Washington estime qu'un accord devrait être conclu entre Israël et le Hezbollah afin d'éviter une confrontation militaire plus large. Le Hezbollah et Israël sont engagés dans une guerre transfrontalière depuis le début de l'offensive israélienne contre la Bande de Gaza. Offensive qui a fait près de 41.600 morts, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre dernier. Les forces israéliennes ont récemment lancé des frappes aériennes intensives sur le Liban, tuant, outre Nasrallah, plusieurs hauts dirigeants du Hezbollah. Les bombardements ont également tué des centaines de civils et détruit des maisons et des infrastructures, provoquant le déplacement de dizaines de milliers de personnes vers le nord du pays et vers la Syrie voisine.