Les autorités d'Arizona ont reconnu mardi 17 septembre l'existence d'une erreur administrative qui sème le trouble dans le système électoral de cet Etat clé, scruté de près avant l'élection présidentielle américaine tendue de novembre. "Environ 97.000" électeurs sont enregistrés sur les listes électorales sans avoir fourni de document prouvant leur nationalité américaine, comme l'exige la loi locale de cet Etat, a résumé Stephen Richer, responsable électoral du comté de Maricopa, où l'erreur a été repérée. Cette erreur n'affectera pas leur capacité à voter pour le scrutin présidentiel et les parlementaires du Congrès en novembre, car les Etats-Unis ne réclament pas de preuve de nationalité pour voter aux élections fédérales. En revanche, elle pourrait les empêcher de participer aux élections locales et au référendum sur l'avortement prévu en Arizona. Elle risque surtout d'alimenter les accusations de Donald Trump et ses alliés républicains, qui affirment que des étrangers votent frauduleusement aux Etats-Unis, dans un Etat critique: le milliardaire a perdu l'Arizona en 2020 de seulement 10.000 voix face à Joe Biden, ce qui a nourri toutes sortes de théories complotistes. Les 97.000 électeurs concernés sont "selon toute vraisemblance, (...) presque tous des citoyens américains", a complété Stephen Richer. Selon cet élu républicain, en délicatesse avec son propre parti car il refuse d'accréditer les mensonges sur l'élection prétendument volée de 2020, l'erreur concerne surtout des personnes de 45 à 60 ans. La majorité d'entre elles sont enregistrées comme électeurs républicains, ce qui reflète la répartition électorale générale de l'Arizona, qui compte 4 millions d'électeurs. La loi fédérale exige d'un électeur qu'il atteste sur l'honneur de sa nationalité américaine. En cas de parjure, un étranger qui voterait aux élections risque la prison, la perte de son titre de séjour et l'expulsion.