Les propos racistes, antisémites et tout simplement orduriers et diffamatoires envers le Maroc et les Marocains, tenus par un chroniqueur franco-algérien de RMC sur la chaîne de propagande algérienne AL24, n'ont rien d'inédit et ne seront certainement et malheureusement pas les derniers à être proférés sur les plateaux des médias officiels du pays voisin. Nous autres Marocains avons pris l'habitude de tourner le dos à pareilles sornettes devenues très récurrentes à l'ère du tandem «Tebboune/ Chengriha» et à faire contre mauvaise fortune bon cœur, en attendant des jours meilleurs. Mais il semble aujourd'hui évident que dans cette Algérie en pleine campagne élective présidentielle, l'heure n'est nullement au changement en ce qui concerne la politique étrangère envers le Maroc, mais plutôt à l'escalade et à l'exploitation électoraliste d'un discours de haine et de division où le «méchant voisin» est dépeint comme la cause principale de toutes les faillites de ce pays riche, mais étrangement en constante déroute. Alors que dans sa première campagne en 2019, si tant est qu'il y'ait eu campagne dans le vrai sens du terme, le Président algérien sortant et certainement restant, avait plus ou moins survolé la fameuse thématique marocaine, axant son discours sur un renouveau de l'Algérie qui ne s'est jamais produit, il semble aujourd'hui évident que cette thématique chère aux généraux algériens revient en force, après le fiasco de la tentative d'exploitation des malheurs de Gaza et des Palestiniens à des fins électoralistes. Sans tirer le moindre enseignement de ses précédents égarements, Tebboune a ainsi exhumé durant son actuelle campagne ses accusations absurdes de pyromanie à l'encontre du Maroc en ce qui concerne les incendies en Kabylie, au même titre que toutes les autres théories complotistes où notre pays est désigné comme l'alpha et l'oméga des heurs et malheurs de l'Algérie. Faut-il s'en inquiéter en se rappelant que dans l'Histoire tumultueuse de l'humanité, pareils discours ont souvent été le prélude à de vrais conflits armés? Evidemment que non, puisque dans le cas d'espèce, les attaques contre le Maroc n'ont pour seule vocation que de servir la consommation interne dans une entreprise délibérée de lobotomisation collective du peuple algérien. Loin de nous toute idée d'ingérence dans une campagne présidentielle d'un pays voisin que nous avions choisi sciemment d'ignorer, non pas par crainte ou par paresse, mais plutôt par lassitude. Mais le fait est que lorsque cette même campagne donne lieu à pareilles mascarades qui impliquent notre pays et notre peuple aussi frontalement, aussi vilement, il va de soi que l'indifférence comme la prise de hauteur, ne peuvent plus être de mise. Dans un monde parfait, nos voisins algériens qui, à de rares exceptions, semblent de plus en plus friands de ces discours de haine anti-marocaine servis à longueur de journée non seulement sur leurs réseaux sociaux, mais carrément sur les canaux politiques et médiatiques les plus officiels de leurs pays, devraient être les premiers à s'en offusquer et à exiger qu'on leur parle de leurs vrais soucis. Au Maroc et à l'approche de la rentrée politique où les dossiers chauds comme celui du stress hydrique, du chômage, de la cherté de la vie, de l'âge de la retraite ou du droit de grève dominent les esprits des citoyens comme ceux des gouvernants, on imagine mal en tout cas qu'un quelconque politique ou décideur puisse se servir de l'Algérie comme diversion, aussi effrontément.