Les services de sécurité algériens ont affirmé le 13 octobre avoir déjoué des attaques armées qu'un groupe séparatiste kabyle planifiait à l'aide de complices à l'étranger, ont rapporté les médias. Un film diffusé, documentant cette opération, sème le trouble sur la réalité des faits évoqués. «Rien ne peut décrire l'amateurisme, le ridicule et la sans-pareille bassesse d'âme qui se sont étalés durant dix-huit minutes lors de l'émission consacrée à la cellule démantelée par les autorités algériennes» : le journaliste Anouar Malek a eu des mots acerbes envers les autorités algériennes après le vrai-faux film consacré à la cellule démantelée le 13 août. «Ce qui a été diffusé, ce sont des allégations non prouvées, et non pas des données abondantes et irréfutablement accusatrices. Il serait difficile de faire voir, même dans les grandes lignes, ce qu'il en est réellement» a déclaré le journaliste algérien Anouar Malek sur sa chaîne privée sur YouTube. «C'est une œuvre de propagande sans aucune portée, sans révélations nettement formulées et réalisées avec un esprit de suite évident, sans documents dévoilés. On parle d'armes, de noms enrôlés par Israël, de Djamel Bensmaïl [le jeune homme lynché en août, accusé à tort de pyromanie en Kabylie, alors ravagée par les feux], du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), sans justifications» accuse M. Malek. «La mystification du pouvoir algérien, c'est d'avoir créé des épouvantails avec les mots MAK et Israël et d'avoir affirmé qu'il dit la vérité en exhibant des pièces frauduleuses et des indices sans importance. Cette monstrueuse machination de mensonge qui a pris dans son engrenage des institutions de notre pays continue avec une incroyable audace. Ce qui aggrave encore le ridicule, c'est ce système d'accusation organisé qui ne repose sur rien. Des circonstances précises permettent d'affirmer, avec une probabilité voisine de la certitude, que tout a été bâclé» a-t-il souligné. «Il s'agit d'abominables manœuvres sans aucune consistance. Les témoignages destinés à faire croire que le MAK avait organisé contre l'Algérie une machination scélérate ne tiennent pas debout. Ils étaient destinés notamment à faire croire que d'autres parties sont impliquées. Je m'attendais à des documents puissants, des indices qui ne puissent rien objecter de sérieux à leur authenticité. Quel gâchis!» s'indigne le journaliste. «La vérité réelle, irréfutable; qu'il eût fallu et qu'il faut encore tenir en évidence sans fournir à personne raison d'en douter, c'est que le régime algérien est devenu la risée du monde avec ses mensonges et ses manipulations. Cette fausse tactique et cette légèreté de parole jettent un réel trouble sur la conduite réelle du pouvoir de Tebboune. Le malheur a voulu qu'il y eût parmi nous quelques individus hautement placés plus zélés que sages qui n'ont pas vu que leurs imprudences nuisent à l'Algérie en fournissant des prétextes très utiles à ceux qui remettent en cause le régime» a déclaré M. Malek. «La seule démonstration supposée accabler le Maroc est le fait qu'un citoyen marocain aurait contacté une page Facebook proche du MAK. Abdelmadjid Tebboune prend pour acquis ce qu'il tente de nous faire avaler» déplore le journaliste. Le service public algérien a divulgué l'identité de plusieurs membres de la cellule démantelée, et diffusé l'extrait de témoignages dans lequel ils se présentent comme des trafiquant d'armes et disent en avoir acheté à la demande de membres du MAK. Dans un communiqué relayé par les médias, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé que la police avait démantelé cette semaine un réseau lié au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), classé «terroriste» par l'Algérie, et arrêté 17 personnes dans les préfectures de Tizi Ouzou, Bejaïa et Bouira, en Kabylie (Nord-Est). Les personnes interpellées projetaient de mener des «actions armées visant à porter atteinte à la sécurité du pays avec la complicité de parties internes prônant le séparatisme», a ajouté la DGSN. Selon le communiqué, les suspects ont avoué avoir été «en contact permanent via internet avec des parties étrangères opérant sous le couvert d'associations et d'organisations de la société civile et basées dans l'entité sioniste (Israël) et dans un pays d'Afrique du Nord», selon la même source, sans qu'aucune preuve irréfutable ne soit avancée.