Depuis plus d'une vingtaine d'années, la régionalisation s'est affirmée comme étant un moteur du développement social et économique du Royaume. Depuis sa constitutionnalisation en 2011, moult stratégies territoriales ont vu le jour, de nouveaux mécanismes de pilotage et de coordination ont été instaurés et le cadre juridique a été consolidé pour pouvoir édifier un « Maroc des régions » capable de répondre aux aspirations des Marocains. La Rencontre « Investor Day », qui s'est déroulée mardi à la Cité des Alizés, était l'occasion de présenter les efforts louables fournis dans le cadre de la régionalisation avancée, du moment que l'état général de nos collectivités territoriales est aujourd'hui beaucoup plus reluisant et leur situation financière autrement plus prospère qu'il y a une petite dizaine d'années. Mais ce fut également une occasion de monter le long chemin qui reste à parcourir pour atteindre le niveau souhaité par la population et qui est inscrit noir sur blanc dans le rapport du Nouveau Modèle de Développement. Un modèle dont la pierre angulaire serait la déconcentration effective, synonyme de subsidiarité, de modularité, de proximité et d'animation mobilisatrice des énergies dans les territoires. Une telle approche permettrait, comme l'a bien souligné le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, une meilleure coordination des efforts régionaux pour aligner les investissements sur les priorités locales, promouvant ainsi un développement harmonieux à travers le pays. Car, en fin de compte, l'essentiel du PIB national est toujours porté par les trois super-régions du Royaume, sachant que huit régions ont un PIB nominal par habitant inférieur à la moyenne nationale. Un fossé abyssal de richesse entre régions, qui reflète non seulement les disparités en termes de ressources naturelles, mais également et surtout les lacunes des schémas directeurs des collectivités territoriales.
Et si l'Exécutif s'est fixé l'objectif de créer plus de 500.000 emplois à l'horizon 2026, le grand échec serait de voir ces postes concentrés dans les grandes villes qui sont déjà les moteurs de l'économie nationale. Il est temps de déterminer les points forts de chacune de nos régions, pour ensuite trouver des éléments de rupture ou d'innovation pour qu'elles prennent leur envol.