Au moment où Chakib Benmoussa maintient sa position concernant les sanctions disciplinaires prises à l'encontre de certains enseignants, les syndicats de l'Education nationale menacent de perturber la prochaine rentrée scolaire pour défendre les droits des enseignants suspendus. Détails. Alors que l'année scolaire 2023-2024 touche à sa fin, le sort des enseignants suspendus continue de susciter l'inquiétude parmi les professionnels qui ont fait l'objet de sanctions disciplinaires sévères pour leur participation, jugée injustifiée, aux grèves liées au Statut unifié. Etant donné l'impact des sanctions financières et professionnelles sur les enseignants, ce dossier risque de déclencher de nouveaux mouvements de protestation. Ce qui perturberait, sans doute, la prochaine rentrée scolaire. C'est ce que soulignent les syndicats de l'Education nationale dans plusieurs appels adressés au ministère de l'Education nationale. Dans un communiqué récent, la Fédération nationale de l'enseignement (FNE) a dénoncé les conditions difficiles auxquelles sont confrontés les enseignants, en raison de la privation de leurs salaires de plus de cinq mois et du manque de clarté concernant leur situation, particulièrement à l'approche de la prochaine rentrée scolaire. « En raison de ces suspensions arbitraires, les enseignants vivent une situation difficile sur le plan psychologique et social. Ce sont nos collègues que nous continuons à soutenir jusqu'à ce qu'ils puissent reprendre leur travail dans de bonnes conditions. L'école publique a réellement besoin d'eux en cette période de réforme », a souligné Abdellah Ghmimet, Secrétaire général de la FNE. Il conteste la légitimité des réunions des Conseils disciplinaires ayant conduit à la suspension des enseignants concernés. Ce qui a mené ces derniers à refuser de signer tout procès-verbal approuvé à ce sujet, selon le syndicaliste. A cet égard, la Fédération critique également la gestion jugée « inadéquate » de ce dossier et appelle le ministère de Benmoussa à accélérer le processus de réintégration des enseignants suspendus. Elle demande, dans le même sillage, le paiement de leurs salaires, ainsi qu'à la mise en œuvre des dispositions des accords conclus en décembre 2023, visant à améliorer les conditions de travail du corps enseignant. Selon notre interlocuteur, le non règlement du dossier des enseignants suspendus pose un problème majeur et affecte considérablement le fonctionnement général et le climat de travail au sein du secteur de l'éducation nationale. Le même syndicaliste a souligné que la persistance de cette situation pourrait entraîner le retour de manifestations à tout moment, plus puissantes et audacieuses qu'auparavant. Que ce soit pendant la saison actuelle, les vacances d'été, voire au début de la prochaine année scolaire, a-t-il averti.
L'intransigeance de Benmoussa
Face à la pression des syndicats qui menacent d'intensifier leurs actions, le ministre de l'Education, Chakib Benmoussa, a affirmé que la plupart des mesures de suspension ne dépassaient pas un mois, et a assuré que la situation de tous les enseignants concernés par ces mesures serait réglée après l'approbation des procès-verbaux disciplinaires. Malgré les menaces de grève, Benmoussa est resté intransigeant quant à l'application de ces sanctions. Selon lui, certains grévistes ont empêché leurs collègues de remplir leurs fonctions, même si ces derniers n'étaient pas en accord avec le principe de la grève. Le ministre a déjà indiqué que les actions de certains enseignants ont créé une forme d'anarchie dans les établissements scolaires, portant atteinte aux droits d'apprentissage des élèves. Il a précisé, dans ce sens, que les salaires de tous les enseignants concernés seraient versés rétroactivement à compter de la date de leur suspension. Il a aussi expliqué que les enseignants temporairement suspendus de leurs fonctions pourraient reprendre leur travail normalement après avoir purgé leurs sanctions disciplinaires. En réponse aux critiques concernant la gestion de ce dossier complexe, Chakib Benmoussa a assuré que le ministère de l'Education n'avait pas interféré dans le processus suivi par les Conseils disciplinaires. Il a relevé que la possibilité pour les enseignants, estimant avoir été lésés, peuvent saisir les autorités de tutelle ou même la justice à ce sujet.