Le Comité de Coordination National de l'Education a organisé, dimanche, une grève devant le Parlement pour protester contre la suspension continue de dizaines d'enseignants et leur privation de salaire depuis cinq mois. Le comité a exigé le retour immédiat aux classes de ces enseignants, sans condition. La grève, à laquelle ont participé des enseignants suspendus et leurs collègues de plusieurs Coordinations éducatives, a exprimé la demande de clore définitivement le dossier des grévistes et de disculper les enseignants concernés de toutes les accusations, de retirer toutes les sanctions et de les réintégrer dans leur travail sans condition. Les manifestants ont affirmé que la persistance du ministère à ignorer les revendications justes et légitimes des catégories éducatives, ainsi que son obstination à ne pas réintégrer les étudiants suspendus, risquait d'attiser la tension dans le secteur, menant à davantage de protestations et d'escalade
Les grévistes ont ainsi appelé à la résolution de tous les dossiers en suspens, que ce soit pour les enseignants en activité ou les retraités. Ils ont également exigé que le ministère et le gouvernement respectent les engagements résultant du dialogue social.
Les enseignants suspendus ont dénoncé les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent en raison de la privation de leurs salaires, surtout qu'ils ont des obligations financières et familiales, à l'approche de l'Aïd Al-Adha.
Il est à rappeler que le ministre de l'Education, Chakib Benmoussa, a affirmé que la plupart des suspensions ne dépassent pas un mois et la situation de tous les enseignants, concernés par ces mesures, sera réglée après l'approbation des procès-verbaux disciplinaires. Les décisions s'inscrivent dans le cadre de l'application des textes juridiques dont les dispositions de l'Article 73 du statut de la Fonction publique, selon le ministre. Benmoussa est resté intransigeant sur l'application des sanctions, car il estime que certains grévistes empêchaient leurs collègues de remplir leur fonction, bien qu'ils ne fussent pas d'accord sur le principe. Toujours, selon le ministre, les agissements de certains enseignants ont créé une sorte d'anarchie au sein des établissements scolaires, portant atteinte aux droits d'apprentissage des élèves. « L'école devrait rester un espace d'apprentissage et de transmission des valeurs nobles de citoyenneté, et le corps professoral est un modèle pour les générations à venir », a précisé Benmoussa. Avant d'ajouter que les salaires de tous les enseignants concernés seront versés avec effet rétroactif, à compter de la date de leur suspension.
Il a précisé, en outre, que ceux qui ne sont pas satisfaits des verdicts peuvent notifier le département de tutelle et saisir la justice. Le ministre, qui affirme que son département n'a pas agi sur les travaux du Conseil, a fait savoir que chaque dossier a été traité minutieusement afin d'assurer l'équilibre entre les droits et les obligations de toutes les parties concernées.