Le ministre de l'Education, Chakib Benmoussa, était attendu à la Chambre de Représentants sur la question des sanctions prises à l'encontre des enseignants grévistes. Le responsable gouvernemental a défendu le verdict des Conseils de discipline compétents relevant des Académies régionales de l'éducation et de la formation pour examen. Selon le ministre, la plupart des suspensions ne dépassent pas un mois et la situation de tous les enseignants, concernés par ces mesures, sera réglée après l'approbation des procès-verbaux disciplinaires. Les décisions s'inscrivent dans le cadre de l'application des textes juridiques dont les dispositions de l'Article 73 du statut de la Fonction publique, selon le ministre. Il a précisé, dans ce sens, que ceux qui ne sont pas satisfaits des verdicts peuvent notifier le département de tutelle et saisir la justice. Benmoussa, qui affirme que son département n'a pas agi sur les travaux du Conseil, a fait savoir que chaque dossier a été traité minutieusement afin d'assurer l'équilibre entre les droits et les obligations de toutes les parties concernées.
Dans ce sens, Benmoussa est resté intransigeant sur l'application des sanctions, car il estime que certains grévistes empêchaient leurs collègues de remplir leur fonction, bien qu'ils ne fussent pas d'accord sur le principe. Toujours, selon le ministre, les agissements de certains enseignants ont créé une sorte d'anarchie au sein des établissements scolaires, portant atteinte aux droits d'apprentissage des élèves. « L'école devrait rester un espace d'apprentissage et de transmission des valeurs nobles de citoyenneté, et le corps professoral est un modèle pour les générations à venir », a précisé Benmoussa. Avant d'ajouter que les salaires de tous les enseignants concernés seront versés avec effet rétroactif, à compter de la date de leur suspension.
Elargissement des « Ecoles pionnières »
Le ministre s'est, en outre, penché sur le programme « Ecoles pionnières », l'un des plus grands chantiers éducatifs lancés par le gouvernement lors de ce mandat. A cet effet, Benmoussa a expliqué que ce programme concernera, au niveau de l'enseignement collégial, 200.000 élèves à compter de la prochaine rentrée scolaire. A cet égard, il a souligné que le modèle des écoles pionnières vise à « combler les lacunes observées chez des élèves au niveau de ce cycle, à leur dispenser un soutien scolaire pour favoriser leur réussite, à travers la mise en place d'un mécanisme de veille, outre l'accompagnement des élèves menacés par le phénomène de la déperdition scolaire ».
Le ministre a, en outre, fait l'éloge du modèle adopté par la tutelle et qui entre dans le cadre de la réforme globale du secteur de l'Education, laquelle connaît des avancées majeures durant ces dernières années.
Concernant l'école primaire, le ministre a précisé que la prochaine rentrée scolaire verra l'élargissement du champ d'application du projet des écoles pionnières à travers l'ajout de 2.000 écoles primaires qui bénéficieront à près d'un million d'élèves, notant que son département a adopté cette approche progressive afin de maintenir la qualité nécessaire et de réunir toutes les conditions pour le succès de l'expérience.
Et d'ajouter que pour la mise en œuvre de ce projet, une formation d'environ 400 inspecteurs a été amorcée pour encadrer 32.000 enseignants en amont dès la prochaine rentrée scolaire, afin d'équiper les salles de classe et d'aménager les espaces de toutes les écoles pionnières concernées. Le ministère s'est ainsi donné les moyens pour atteindre ses objectifs.
S'exprimant sur les résultats de l'expérience des « écoles pionnières », Benmoussa a révélé que « le programme a été établi durant l'année scolaire en cours au niveau de 626 écoles primaires publiques, avec la participation d'environ 11.000 enseignants et inspecteurs au profit de 322.000 élèves ». Des résultats qui encouragent la généralisation de l'expérience au niveau national.
Quant à l'évaluation de cette expérience, une démarche objective a été menée ayant démontré « l'impact de ce projet sur l'amélioration du niveau d'apprentissage des élèves et sa portée positive sur la réforme du système éducatif », a poursuivi le ministre. Il a fait savoir, à ce sujet, que cette évaluation a été également sanctionnée par des propositions visant à « améliorer le projet afin de réaliser la transformation souhaitée de l'école publique ».
Par ailleurs, le ministre a rappelé les composantes du projet de l'école pionnière, qui consiste principalement à « favoriser le soutien scolaire à titre gracieux au profit des élèves au sein des établissements scolaires, à revoir la méthodologie d'enseignement, à dispenser une formation certifiante aux enseignants, ainsi qu'à équiper les salles de classe de moyens numériques et à améliorer les conditions d'accueil dans les établissements d'enseignement ». Transport scolaire : 580.000 bénéficiaires en 2024 Le nombre de bénéficiaires du service de transport scolaire, au titre de l'année scolaire 2023/2024, a atteint 580.000 (dont 83% en milieu rural), soit une hausse de 31% par rapport à 2021/2022, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.
« Le service de transport scolaire fait partie des attributions propres des préfectures et provinces », a souligné le ministre de tutelle, en réponse à une question orale à la Chambre des Représentants sur le transport scolaire dans le monde rural. Il a noté, dans ce sens, que vu l'importance capitale de ce service, son département œuvre à accompagner et à soutenir son amélioration. Le nombre de bus scolaires a connu un développement important dans la mesure où il a atteint une augmentation supplémentaire d'environ 8.900 bus pour l'année scolaire en cours, soit plus de 26% par rapport à la saison scolaire 2021/2022, a-t-il précisé.