19 ans après son lancement, l'INDH a contribué à l'effort national de développement humain. Retour sur le bilan de la troisième phase qui a nécessité 18 MMDH, selon les données du ministère de l'Intérieur. Détails. Cela fait 19 ans que l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) est en cours. Lancé en 2005 par le Souverain, ce programme social de grande envergure est l'avant-garde de la lutte du Royaume contre la pauvreté et la précarité aussi bien à l'échelon national que local avec une priorité accordée au développement humain.
Supervisé par un comité stratégique, ce dispositif est mené par un comité de pilotage qui s'occupe du suivi, de l'évaluation et du cadrage budgétaire. La mise en œuvre des programmes incombe ensuite aux comités régionaux et provinciaux.
Près de deux décennies après son lancement, ce dispositif en est à sa troisième phase qui a pris fin en 2023. Le 19ème anniversaire de l'INDH a été célébré partout dans le Royaume. Plusieurs ateliers ont eu lieu avec des analyses rétrospectives sur les acquis et les réalisations de cette initiative dont la coordination incombe au ministère de l'Intérieur en la personne du Wali, Mohamed Dardouri. Ce dernier a profité de sa participation à un atelier, organisé samedi à Al Hoceima, pour présenter le bilan des dernières années. Selon lui, l'INDH est devenue au fil du temps un partenaire clé dans la mise en œuvre des politiques sociales et une marque institutionnelle prestigieuse reconnue à l'échelle nationale et internationale.
Les acquis à retenir
Concrètement, l'Initiative a été de nature à déboucher sur les projets palpables, surtout dans le milieu rural. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 1700 km de pistes et de routes y ont été construites, pendant que plus de 88.000 ménages ont été raccordés au réseau d'eau potable et 20.000 ménages au réseau d'électricité. Sur le plan social, 2.000 centres sociaux ont été construits pour prendre en charge les personnes démunies. En parallèle, l'accent est mis sur l'accompagnement des jeunes. Sur ce point, 130 plateformes des jeunes dans les différentes provinces et régions du Royaume ont vu le jour. 380.000 jeunes y ont été accueillis et ont bénéficié de services d'écoute et d'orientation. Pour ce qui est des projets générateurs de revenus, les services de l'INDH ont participé à la création de 11.500 entreprises et au soutien à plus de 4.700 projets coopératifs, dans le cadre de l'économie sociale et solidaire. A cet égard, la phase III de l'INDH a capitalisé sur les acquis des étapes précédentes avec 9400 projets générateurs de revenus, en majorité financés par le Programme transversal, dans le cadre d'appels à projets. En moyenne, le financement des projets bénéficiaires se situait autour de 200.000 dirhams.
Durant ces quatre dernières années, les autorités compétentes se sont fixé un objectif fondamental en ce qui concerne la promotion de l'entrepreneuriat des jeunes. Selon le rapport consacré au bilan de la troisième phase, parmi les objectifs fixés figure "le changement de culture", jugé nécessaire pour créer de la valeur durable pour les communautés ciblées. Ce à quoi s'ajoutent l'accompagnement à l'insertion pour les plus vulnérables et le soutien financier à la formation, notamment technique.
En gros, selon Mohamed Dardouri, l'INDH a oeuvré, dans le cadre de sa troisième phase, pour la promotion du capital humain, en investissant dans le développement de la petite enfance, inspirée en cela des Hautes orientations royales, soulignant qu'un dispositif de santé communautaire a été mis en place, pour améliorer l'accès aux services de santé et nutrition maternelle et infantile, et ce, dans le cadre d'un accord avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale et l'UNICEF.
L'expérimentation de ce dispositif, a-t-il précisé, a été menée dans 49 cercles situés dans trois régions prioritaires, notant qu'une stratégie visant à généraliser ce dispositif a été élaborée, dans la perspective de son intégration dans le système de santé national, en partenariat avec le département de tutelle, avec le soutien de la Banque Mondiale (BM), dont le Chef de projet de développement humain au sein de la BM au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Jorge Coarasa, s'est félicité de la coopération avec le Royaume.
Lors de l'atelier tenu à Al Hoceima, ce dernier a déclaré que l'accompagnement de la Banque Mondiale à l'INDH depuis son lancement est une "source de fierté", puisqu'il s'agit du premier projet de développement humain soutenu par un programme de la BM, soulignant que le Royaume du Maroc, en mettant en avant l'importance du capital humain, s'érige en leader et en exemple à suivre par les pays de la région MENA.
L'architecture financière
Par ailleurs, la troisième phase de l'INDH a nécessité 18 MMDH de financement à raison de 6 MMDH alloués au renforcement du capital humain pour les générations montantes, soit 34% du total, 4 MMDH pour l'inclusion économique des jeunes, 4 MMDH en faveur des personnes en situation de précarité et une enveloppe similaire allouée aux infrastructures de base.
S'agissant des sources de financement, l'Etat prend à son compte la majeure partie de la facture. 60% des 18 MMDH susmentionnés émanent des fonds publics tandis que les collectivités territoriales contribuent à hauteur de 30%. Le résidu de 10% est issu de la coopération internationale, selon les chiffres officiels.