A la veille de la reprise parlementaire, la majorité, satisfaite du bilan de l'Exécutif, a envoyé un message de sérénité en soutenant le gouvernement, qui s'apprête à défendre son bilan au Parlement. Décryptage. C'est un message de cohésion et d'optimisme que l'alliance gouvernementale a envoyé à la veille de la reprise parlementaire. Réunis, vendredi, dans le cadre de la présidence de la majorité, le trio gouvernemental (RNI, Istiqlal et PAM) semble attaché plus que jamais à son serment d'unité tel que prévu dans la Charte de la majorité, qui prévoit un mécanisme de concertation permanent entre les trois partis. Cette réunion, à laquelle ont assisté tous les chefs du trio gouvernemental, à savoir : le patron du RNI, Aziz Akhannouch, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, et les trois membres de la présidence collégiale du PAM, a débouché sur une vision commune pour le reste du quinquennat du gouvernement. Lequel s'apprête à un examen de conscience après deux ans et demi aux commandes. Mi-mandat : Resserrer les rangs avant la bataille parlementaire Aziz Akhannouch, rappelons-le, se prépare à présenter son bilan devant le Parlement. D'où le besoin d'avoir le soutien de la majorité avant de défendre le bilan de l'Exécutif à l'hémicycle face à une opposition qui se tient en embuscade. Là, les esprits sont sereins, la confiance et la cohésion sont les mots d'ordre. Les trois formations, satisfaites de l'esprit de coopération qui règne entre elles, se disent confiantes du bilan qu'elles jugent « très honorable ». « Un bilan positif qui traduit la ferme volonté du gouvernement de mettre en œuvre des réformes économiques et consolider des fondements de l'Etat social », lit-on dans le communiqué final de la présidence de l'Instance de la Majorité. Ce satisfecit n'est pas surprenant. En effet, l'alliance tripartite, depuis l'investiture du gouvernement, se montre satisfaite de l'action gouvernementale et de son choix d'aller jusqu'au bout dans l'édification de l'Etat social. Au cours de deux ans et demi aux commandes, l'Exécutif se félicite d'être allé si loin dans la généralisation de la couverture sociale et d'avoir institutionnalisé le dialogue social, qui se montre fructueux en dépit des difficultés à honorer tous les engagements de l'accord du 30 avril 2022. Maintenant, le défi est de parvenir à un compromis avec les syndicats sur les dossiers épineux tels que : la loi sur le droit de grève, la réforme des retraites... Par ailleurs, la majorité se montre satisfaite du bilan économique du gouvernement. Lancement des aides sociales directes, l'aide au logement, la gestion du stress hydrique, et les mesures prises pour atténuer l'inflation, autant d'arguments qui reviennent souvent dans les propos des cadres des trois partis. Surtout quand ils défendent le gouvernement, à la fois, lors des meetings partisans ainsi que sur les plateaux de télévision. Toutefois, les défis ne manquent pas. Le gouvernement est prié par les centrales syndicales d'augmenter les salaires dans un contexte inflationniste. Ce face à quoi l'Exécutif reste prudent tout en étant ouvert aux revendications syndicales. Le défi est tel qu'il faut préserver les équilibres budgétaires au moment où la facture du dialogue social ne cesse d'augmenter au regard des multiples concessions sociales, dont les revalorisations salariales importantes concédées aux enseignants, aux professeurs universitaires, aux médecins... Soutien unanime à Rachid Talbi Alami Dans cette optique, la réunion de vendredi était une occasion de resserrer les rangs pour aborder, le plus harmonieusement possible, la session printanière du Parlement qui s'apprête à reprendre ses travaux au deuxième vendredi d'avril. Le trio gouvernemental a pris soin de trancher la question de la présidence de la Chambre des Représentants en soutenant la candidature de Rachid Talbi Alami pour un nouveau mandat. Un message clair aux détracteurs de la majorité sachant que ce poste, si convoité, nécessite toujours un consensus. Puis, s'ensuivront l'élection du Bureau de la présidence et des présidents des Commissions permanentes. En gros, pour la majorité, qui reste soudée au Parlement, grâce à une coordination permanente entre les chefs de file des groupes parlementaires, le mot d'ordre est clair : le changement dans la continuité. Cet état d'esprit est jugé d'autant plus vital que les défis de la prochaine session s'avèrent nombreux. Jusque là, le trio gouvernemental fait preuve de sérénité et de solidité dans un contexte politique particulier au moment où le PAM s'adapte au renouvellement de son leadership. De son côté, le Parti de l'Istiqlal s'apprête à organiser son Congrès général en soutenant la candidature unique de Nizar Baraka.