Le commerce mondial des denrées alimentaires a augmenté de 350 % au cours des 20 dernières années, pour atteindre une valeur totale de 1.689 milliards de dollars, selon une nouvelle étude de la CNUCED et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La matrice du commerce mondial des aliments transformés montre les tendances des importations et des exportations de denrées alimentaires à différents niveaux de transformation et pour différents groupes de pays, expliquent les auteurs de cette étude, faisant remarquer que les économies développées importent une plus grande proportion d'aliments transformés, soit environ 48 % du total de leurs importations alimentaires, contre environ 35 % pour les économies en développement.
Par contre, 783 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, tandis qu'une personne sur huit souffre d'obésité, fait constater la même source. "Quel que soit votre lieu de résidence, une partie de votre alimentation quotidienne a probablement été cultivée, pêchée, transformée ou conditionnée dans un autre pays, qu'il s'agisse du café ou du thé du matin ou du poisson, de la viande, du riz, des pâtes ou des légumes du menu de midi", soulignent les experts de la CNUCED et de l'OMS.
Cependant, "tous les aliments importés et exportés ne sont pas aussi bénéfiques pour nous, et la composition du commerce alimentaire peut avoir d'importantes répercussions sur la santé", souligne la Directrice du service des statistiques de la CNUCED, Anu Peltola, citée par l'étude. Pour exemple, les aliments transformés tels que les fruits et légumes en conserve, les céréales pour petit-déjeuner et les repas pré-emballés ont tendance à avoir une plus grande valeur ajoutée, mais peuvent contenir des niveaux plus élevés de sucres et de sels.
"La matrice permet aux personnes et aux décideurs de déceler des tendances dans le commerce alimentaire qui n'étaient pas disponibles auparavant, ce qui les aide à lutter plus efficacement contre la faim, à promouvoir des régimes alimentaires sains et nutritifs et à accroître la sécurité alimentaire", explique Mme Peltola.
Le directeur des données et de l'analyse de l'OMS, Steve MacFeel propose, quant à lui, de classer les types de transformation en sept catégories et d'éviter de considérer la transformation comme préjudiciable.
"Nous cherchons plutôt à comprendre la dynamique des aliments importés ou exportés, conformément à l'accent mis par l'OMS sur le régime alimentaire global", a-t-il dit.