Lancé à Marrakech le 30 mai 2008, sous la présidence effective de son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, dans le cadre des réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement (2008- 2015, dont le plus important est de « réduire de moitié la violence à l'égard des femmes ») et en appui aux efforts engagés par le Maroc en matière de lutte contre la pauvreté et d'habilitation des femmes et des filles, le programme « Tamkine » vise à renforcer les capacités des femmes pour une meilleure protection. Comme son nom l'indique, « Tamkine » est le programme multisectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre par l'autonomisation des femmes et des filles au Maroc. Autrement dit : Outiller les femmes pour mieux les protéger. Traduit dans 6 régions cibles, Fès-Boulemane, Tanger-Tétouan, Tadla-Azilal, l'Oriental, Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz, « Tamkine » évolue selon deux axes stratégiques importants. D'abord, l'appui à l'institutionnalisation du genre et des droits humains des femmes dans les politiques nationales et programmes de développement, et la territorialisation de ces politiques. Les différents départements se sont engagés, dans ce cadre, dans 9 actions visant la lutte contre la violence, et pour chacune d'elle, il y a un chef de file (Ministère concerné) et des partenaires. La juridiction pénale des auteurs de violence, à travers le projet de loi contre la violence, le plus attendu par la société civile, est parrainé par le Ministère de la justice, avec comme partenaires le MDSFS, le Ministère de l'Emploi et les ONGs. L'enquête nationale pilote sur la prévalence de la violence fondée sur le genre engage le HCP avec d'autres ministères. Le système d'information institutionnel, qui recueille les statistiques des différents départements gouvernementaux concernés, est sous l'égide du MDSFS, qui a déjà donné les résultats de cette année. La budgétisation sensible au genre est sous la tutelle du Ministère de l'Economie et des Finances. La Direction Générale des Collectivités locales prend en charge le déploiement d'un système d'information gendérisé pour le développement d'informations et d'indicateurs de suivi. Les coordinations régionales de la société civile avec les acteurs locaux, se font à travers le MDSFS et les services externes de l'Etat. Le Ministère de la Santé se charge de l'amélioration de la qualité de services offerts aux femmes et filles victimes de violence, y compris, les migrantes et les réfugiées. Le Ministère de l'Education Nationale prend le volet information, éducation et sensibilisation au respect des droits humains des femmes et des filles. C'est cette notion de diffusion de l'égalité qui fait le plus défaut. La lutte contre la violence à l'encontre des femmes avait besoin d'une mobilisation transversale et selon une approche participative, à tous les niveaux : ministériel, système des Nations Unis et organisations non gouvernementales. Cette synergie gouvernementale, selon l'importance des actions engagées, ne peut que donner de bons résultas. Déjà, l'évaluation des actions des différents acteurs ainsi que de l'offre de service institutionnel apporté aux femmes a été faite et les résultats sont présentés dans chacune des régions pilotes. « Une sorte de restitution participative permettant aux acteurs locaux de partager avec nous cette analyse pour faire évoluer les services apportés à l'égard des femmes victimes de violence. », dit Nouzha Skalli, Ministre de Développement Social, de la Famille et de la Solidarité. A ce titre, pour cette septième campagne nationale de lutte contre les violences fondées sur le genre, au niveau de Fès, les participants ont apprécié le programme « Tamkine », dont l'objectif est d'éclaircir et d'analyser la situation des femmes, spécifiquement au niveau de chaque région ciblée, et de chercher la marche à suivre localement. Cette rencontre, organisée conjointement par le MDSFS et le Centre des droits des gens Maroc, a profité aux femmes et hommes oeuvrant dans le domaine de l'éducation et de la sensibilisation aux Droits Humains et l'Education à l'égalité entre les sexes.