Le Maroc n'a aucune suite à donner à l'affaire de la dénommée Aminatou Haidar, dans la mesure où ce problème ne concerne pas le Royaume, mais plutôt l'Algérie, le polisario et cette femme, a affirmé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri. «La position du Royaume est claire là-dessus. C'est à ceux, qui ont donné des instructions à A. Haidar d'empoisonner le processus de négociations, de trouver une solution» à ce problème, a déclaré lundi soir M. Naciri, sur les ondes de Radio BBC, émettant de Londres. «L'Algérie a créé, financé et armé le mouvement séparatiste du polisario», a-t-il rappelé, précisant que le Royaume tend «une main fraternelle» à l'Algérie et lui demande de détruire «le mur de Berlin» qui sépare les deux pays et les deux peuples frères. «Il s'agit bel et bien de la dernière frontière terrestre au monde qui soit encore fermée par la volonté unilatérale de l'Algérie», a-t-il noté. Le Maroc propose, en outre, une solution pour régler la question du Sahara, en l'occurrence le plan d'autonomie des provinces du sud, dans le cadre de sa souveraineté, a-t-il relevé, ajoutant que si le Royaume fait évoluer ses positions, l'Algérie, par contre, s'arc-boute à des attitudes complètement dépassées qui relèvent désormais du temps de la guerre froide. L'Algérie a «un appétit hégémonique dans la région et elle est en train de contrecarrer toutes les démarches diplomatiques et de construction maghrébine de manière systématique», a-t-il fait remarquer. «Ceci ne fait strictement aucun doute. Car autrement, l'Algérie n'aurait pas à abriter les camps à Tindouf et à s'opposer au HCR de procéder au recensement des populations séquestrées sur son territoire», a-t-il dit. Tous ces ingrédients démontrent que l'Algérie est en train d'empêcher le Maroc dans ses initiatives visant à préserver la paix dans la région et oeuvrer pour l'édification du Maghreb arabe, a-t-il souligné. Une «instrumentalisation» illégitime L'instrumentalisation de la grève de la faim de Aminatou Haidar, relayée par les médias, ne peut être légitimée pour exercer une pression politique sur le Maroc d'autant qu'elle répond manifestement à la volonté d'entraver le processus onusien de règlement pacifique du conflit du Sahara, souligne un centre européen s'intéressant à la promotion des droits humains. «C'est libre et en connaissance de cause que Aminatou Haidar a renié sa nationalité marocaine et renoncé à son passeport marocain», souligne le Centre euro-méditerranéen de Coopération et de diplomatie citoyenne «Euromed-CDC» dans un communiqué rendu public lundi à Bruxelles, soulignant que l'option de la grève de la faim dénote «son entêtement à dénaturer les faits». «Euromed-CDC», basé à Bruxelles, précise, à cet égard, qu'»aucun Etat ne saurait admettre que la nationalité, dont l'octroi relève d'un droit régalien, soit à géométrie variable : la brandir ou la renier en fonction des intérêts recherchés». «Aucun Etat ne saurait admettre que l'utilisation de sa nationalité puisse être utilisée aux fins de remise en cause des intérêts suprêmes de la nation, de son intégrité territoriale ou à des fins terroristes», fait-il valoir. Le Centre se félicite de l'engagement de l'Union européenne «de soutenir et d'accompagner le processus onusien dans un dossier aussi délicat pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par les parties». «L'Union européenne l'a bien compris. Il est, en effet, dans l'intérêt des Etats de la région mais aussi de l'Europe de contribuer à la pacification de la région», précise Euromed-CDC, qui œuvre notamment pour la promotion du respect des droits humains, des libertés fondamentales et de la démocratie dans l'espace euro-méditerranéen. Saluant la décision européenne d'accompagner le «processus courageux de modernisation et de démocratisation» du Maroc, le Centre cite, à cet effet, la Déclaration de la 8ème session de l'Accord d'association Maroc-UE, tenue le 7 décembre courant à Bruxelles : «le partenariat avec le Maroc a une valeur fondamentale pour l'UE, compte tenu du rôle qu'il joue non seulement au Maghreb et sur le continent africain, mais dans toute la région méditerranéenne». Le centre, né de la volonté de femmes engagées de différentes nationalités, regroupe des conseillères politiques, d'anciennes diplomates, des expertes en immigration et des anthropologues. Il se penche sur des différends régionaux qui «grèvent le développement des pays» de la Méditerranée notamment entre l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahara et le conflit israélo-palestinien.