Comme annoncé précédemment, les Adouls ont bel et bien entamé leur mouvement de grève dans plusieurs villes du Royaume. En effet, les notaires du droit musulman ont manifesté, ce lundi 4 mars, devant le ministère de la Justice, en réaction à ce qu'ils perçoivent comme un "manque de sérieux" de la part de la tutelle vis-à-vis de leurs revendications. Détails. Dans une déclaration à « L'Opinion », Souleiman Adkhoul, président de l'instance nationale des Adouls, affirme que « les Adouls revendiquent leurs droits déjà convenus dans les différents accords conclus avec la tutelle après des années de réforme. Au cœur de leurs revendications : l'égalité entre les différentes professions judiciaires et la reconnaissance de leur contribution, leur importance historique et actuelle dans le système judiciaire marocain ».
De même, les Adouls appellent le ministère à assumer sa responsabilité face à ce qu'ils qualifient de « non-respect » de ses engagements envers ces professionnels qui demandent à la tutelle ainsi de revenir aux recommandations de la Charte de la réforme de la justice.
Les Adouls dénoncent, par ailleurs, l'approche loin d'être participative du ministère. En effet, ils stigmatisent les derniers propos du ministre de la Justice autour du projet de loi n°16.22, portant révision de la loi n° 16.03, régissant la profession depuis 2006. Le ministre avait annoncé le refus catégorique du gouvernement et des instances compétentes d'accorder aux Adouls le droit de dépôt de consignation. Abdellatif Ouahbi a justifié cette décision en alléguant que les Adouls ne devraient pas avoir ce droit car, de son point de vue, leur travail dépend de la réception d'un certificat provenant d'un notaire. Ouahbi a estimé que les notaires restent les seuls habilités à recevoir les dépôts de consignation. Cette prérogative exclusive suscite la colère des Adouls qui dénoncent une certaine forme de discrimination depuis de nombreuses années.
Pour rappel, cette série de grèves se prolongera jusqu'au 6 mars et devrait être suivie d'une autre grève de 14 jours du 18 au 31 mars et d'une troisième de 20 jours du 8 au 28 avril.