Les Palestiniens de Gaza meurent de faim et sont désespérés. Et la suspension du financement de l'UNRWA risque d'avoir des conséquences catastrophiques, dixit l'OMS. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré lors d'une conférence de presse hebdomadaire mercredi à Genève avec le directeur exécutif du programme d'urgence de l'Organisation, Mike Ryan, que le risque de famine dans la bande de Gaza s'intensifie en raison des hostilités en cours et de l'accès humanitaire restreint. Ghebreyesus a souligné que l'Organisation mondiale de la santé est toujours confrontée à des difficultés pour soutenir le système de santé et les agents de santé à Gaza. Le responsable onusien a souligné que l'organisation est confrontée à des obstacles majeurs, même pour atteindre les hôpitaux du sud de Gaza. ''De violents affrontements ont été signalés près des hôpitaux de Khan Younès, et les patients, les agents de santé ont été empêchés d'accéder aux établissements de santé", a-t-il regretté.
Une population affamée et désespérée
"Les habitants de Gaza meurent de faim" et "la population de Gaza est affamée et désespérée", a martelé pour sa part Mike Ryan, le directeur des urgences mondiales de l'Organisation mondiale de la santé, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l'OMS. Interrogé sur la situation de famine à Gaza, Ryan a déclaré : "Les habitants de Gaza sont désespérés. Nous parlons de ces gens désespérés qui prennent de la nourriture dans les camions. Les habitants de Gaza meurent de faim. Les habitants de Gaza sont poussés au bord du gouffre et ne sont pas partie prenante à ce conflit". Ryan a appelé toutes les forces en présence à la protection des installations sanitaires et des civils à Gaza. Concernant la suspension du financement de certains pays à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Ghebreyesus a déclaré que la décision de ces pays entraînera des ''conséquences catastrophiques'' pour les habitants de Gaza. ''Aucune organisation autre que l'UNRWA n'a la capacité de fournir une aide de cette ampleur à 2,2 millions de personnes à Gaza'', a-t-il précisé appelant les donateurs à réévaluer leur décision. Depuis le 26 janvier, 18 pays et l'Union européenne ont décidé de suspendre leur financement à l'UNRWA, sur la base des allégations d'Israël selon lesquelles 12 des employés de l'agence onusienne auraient participé à l'opération ''Déluge d'al-Aqsa'' menée par le mouvement de résistance islamique Hamas le 7 octobre 2023 contre des bases militaires et des colonies israéliennes situées dans l'enveloppe de la bande de Gaza. L'UNRWA a annoncé le licenciement de plusieurs de ses employés, soupçonnés d'avoir pris part à l'attaque du Hamas, et l'ouverture d'une enquête à cet effet.
Une vingtaines de pays gèlent le financement de l'UNRWA
Selon l'ONU, 18 pays donateurs ont suspendu leur aide à l'UNRWA, à savoir: les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, le Japon, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, l'Autriche, la Suède, la Nouvelle-Zélande, l'Islande, la Roumanie, l'Estonie, la Suède, en plus de l'Union européenne. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège, qui ont accueilli positivement l'ouverture d'une enquête sur les allégations israéliennes concernant la participation présumée de certains membres du personnel de l'UNRWA à l'offensive du Hamas ont annoncé qu'ils maintiendraient leur aide. Les annonces des capitales occidentales sur la suspension de l'aide à l'UNRWA sont intervenues quelques heures après que la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) a annoncé son rejet de la demande d'Israël d'abandonner les accusations pour ''génocide'' dans la bande de Gaza portées contre lui par l'Afrique du Sud. Vendredi, l'UNRWA a annoncé avoir ouvert une enquête sur des allégations d'implication d'un certain nombre (sans précision) de ses employés dans les attaques du 7 octobre. L'UNRWA a été créé par une décision de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1949 et a été autorisée à fournir assistance et protection aux réfugiés dans ses cinq zones d'opérations, à savoir la Jordanie, la Syrie, le Liban, la Cisjordanie et la bande de Gaza, jusqu'à ce qu'un accord juste soit trouvé. La guerre israélienne contre Gaza, a fait jusqu'à mercredi 31 janvier, 26.900 morts en majorité des femmes et des enfants, selon un nouveau bilan du ministère de la santé de Gaza qui fait état également de 65.949 blessés depuis le début du conflit le 7 octobre 2023. 2 Palestiniens blessés et 37 détenus suite à des raids israéliens en Cisjordanie occupée Des raids militaires israéliens ont fait 2 blessés palestiniens et 37 autres détenus ce jeudi en Cisjordanie occupée, selon plusieurs sources locales. Les forces israéliennes ont attaqué la ville de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie, provoquant des affrontements avec des habitants palestiniens, ont indiqué des témoins oculaires. Les tirs à balles réelles de l'armée israélienne lors du raid ont blessé 2 Palestiniens, d'après des sources médicales. L'agence de presse palestinienne Wafa a indiqué que les forces israéliennes ont arrêté 28 Palestiniens dans la ville de Bethléem, 4 dans la ville d'Arraba, au sud de Jénine, 3 à Naplouse et 2 Palestiniens à Tubas. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 380 Palestiniens ont été tués et 4.200 autres blessés par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé.