L'armée israélienne a tué trois Palestiniens dans un hôpital de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a annoncé mardi la télévision d'Etat palestinienne, Palestine TV. ''Une unité spéciale israélienne a fait incursion à l'hôpital Ibn Sina (Avicenne) de Jénine et a assassiné trois jeunes palestiniens'', ajoute Palestine TV. De son côté, l'agence de presse publique palestinienne WAFA, a déclaré que ''les trois Palestiniens assassinés par l'occupation étaient les frères Muhammad et Basil al-Ghazawi, ainsi que Muhammad Walid Jalamna''. ''Basil al-Ghazawi était blessé et hospitalisé depuis le 25 octobre 2023'', a précisé l'agence WAFA qui a rapporté, citant des sources de l'hôpital Ibn Sina, qu'une dizaine de soldats de l'unité spéciale israélienne, déguisés en civil se faisant passer pour des médecins et des infirmiers, et portant également des habits de femme palestinienne, ont infiltré l'hôpital individuellement, se sont dirigés vers le troisième étage et ont assassiné les trois jeunes hommes palestiniens avec des pistolets silencieux. Les Brigades al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas à Jénine, ont rendu hommage sur Telegram à ''ce groupe de héros de Jénine qui ont perdu la vie aujourd'hui à l'aube après avoir été assassinés lâchement par une unité spéciale sioniste''. La branche militaire du Hamas a précisé que Jalamna était un cadre et un porte-parole du Bataillon de Jénine, tandis que Muhammad Ayman al-Ghazawi est l'un des fondateurs du Bataillon de Jénine affilié aux Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien'', soulignant que ''Basil al-Ghazawi est le frère de Muhammad''. Cet assassinat porte à 62 le nombre total de Palestiniens tués par l'armée israélienne depuis le début de cette année en Cisjordanie occupée et à Al Qods, et à 381 depuis le 7 octobre dernier.
Appel à mettre fin aux crimes israéliens
De son côté, le ministère palestinien de la Santé a confirmé l'incursion israélienne à l'hôpital Ibn Sina et la mort de ''trois jeunes hommes'', appelant à ''assurer immédiatement la protection des établissements de santé''. Dans un communiqué succinct, parvenu à la presse, la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a appelé ''l'Assemblée générale de l'Onu, les institutions internationales et les organisations de défense des droits humains à mettre un terme de toute urgence aux crimes commis au quotidien par l'occupation contre notre peuple et les établissements de santé dans la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée, et à garantir la protection des centres de soins et du personnel de santé''. Et d'ajouter que ''cet assassinat s'ajoute à des dizaines d'autres crimes commis par les forces d'occupation contre les centres de soins et les personnels de santé (palestiniens)''. Depuis le déclenchement de la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires en Cisjordanie occupée faisant des centaines de victimes. Elle a également procédé à l'arrestation de milliers de Palestiniens et à la destruction d'infrastructures dans plusieurs villes et villages de ce territoire.
Tirs de roquettes sur Tel-Aviv et le centre israélien
Par ailleurs, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, ont annoncé le bombardement de Tel-Aviv avec un barrage de missiles, en réponse aux massacres israéliens contre les civils à Gaza. Les médias israéliens ont aussi rapporté que « des sirènes d'alarme ont retenti dans le ciel de Tel Aviv et de ses environs, et que de violentes déflagrations ont été entendues dans la ville...». Les mêmes sources ont également fait état que « les roquettes tirées vers Tel-Aviv ont été lancées depuis le sud-ouest de Khan Yunès », théâtre de combats entre l'armée israélienne et la résistance palestinienne. Ces tirs, revendiqués par la branche armée du Hamas, interviennent après plusieurs semaines de calme dans cette région du pays, alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza approche de son cinquième mois. Les violents affrontements se poursuivaient lundi, entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation, dans plusieurs axes de la bande de Gaza, notamment dans la ville de Khan Yunès, au sud de l'enclave palestinienne. La guerre israélienne dans l'enclave palestinienne assiégée a fait 26.637 morts et 65.387 blessés, en majorité des enfants et des femmes selon un dernier bilan communiqué lundi par le ministère de la santé de Gaza. Le conflit a provoqué également des destructions massives d'infrastructures, une catastrophe humanitaire sans précédent, et le déplacement de plus de 85% de la population de la bande de Gaza, soit environ 1,9 million de personnes, selon les autorités gazaouies et l'Onu. Après les allégations contre l'UNRWA, la vie des Palestiniens est en jeu L'ONU a annoncé qu'elle prenait des « mesures rapides » en réponse aux allégations de ces derniers jours selon lesquelles une douzaine d'employés de l'Unrwa auraient participé aux attaques du 7 octobre contre Israël. Stephane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général Antonio Guterres, a révélé qu'une enquête du Bureau des services de contrôle interne de l'ONU (BSCI) avait été immédiatement lancée. Il a déclaré que les Nations unies « feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour apaiser les inquiétudes des donateurs. Et bien sûr, nous avons aussi ces préoccupations ». Plusieurs donateurs importants, dont le Royaume-Uni, la Finlande et l'Union européenne, se sont joints aux Etats-Unis pour annoncer, au cours du week-end, la suspension du financement de l'Unrwa. Cette annonce intervient au lendemain de l'appel de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) à une action « immédiate et efficace » pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza. Lors d'un appel téléphonique avec Guterres dimanche, Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a exprimé sa « vive inquiétude » face à la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Il s'est engagé à ce que l'UE, l'un des principaux donateurs de l'Unrwa, ne prévoie pas de verser de nouveaux fonds à l'agence avant au moins la fin du mois de février, mais qu'elle continue néanmoins à fournir une aide essentielle aux Palestiniens de Gaza « sans relâche, par l'intermédiaire d'organisations partenaires ». La Commission européenne a indiqué qu'elle réexaminerait la décision de suspendre le financement lorsque l'enquête de l'ONU sur l'agence sera terminée. Dujarric a signalé que Guterres était personnellement horrifié par les accusations portées contre les employés de l'Unrwa, mais il a ajouté que le message du secrétaire général aux donateurs, en particulier ceux qui ont suspendu leur financement, est de « garantir au moins la continuité des opérations de l'Unrwa, car nous avons des dizaines de milliers d'employés dévoués qui travaillent dans toute la région ».