La Cour internationale de Justice (CIJ) pourrait potentiellement ordonner à Israël d'arrêter sa campagne militaire à Gaza. Vendredi 26 janvier, à 12H00 GMT, la CIJ "rendra son ordonnance sur la demande en indication de mesures conservatoires présentée par l'Afrique du Sud", au Palais de la Paix, son siège à La Haye, a-t-elle annoncé. L'Afrique du Sud a saisi le mois dernier en urgence la juridiction, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste. Pretoria souhaite que la CIJ émette des "mesures provisoires", des ordonnances d'urgence pour protéger les Palestiniens de Gaza contre d'éventuelles violations de la convention. Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre pays, sont juridiquement contraignantes et sans appel. La cour ne se prononcera que sur la demande de mesures d'urgence demandées par l'Afrique du Sud, même si elle n'a aucun moyen pour les faire appliquer. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà laissé entendre qu'il ne se sentirait pas obligé de suivre une ordonnance de la CIJ. "Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l'Axe du Mal, ni personne d'autre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse le 14 janvier. Mais une décision de la CIJ contre Israël augmenterait certainement la pression politique sur le pays et pourrait servir de prétexte à des sanctions. Lors d'audiences mi-janvier, Pretoria a reconnu le "poids particulier de la responsabilité" d'accuser Israël de génocide. Mais les avocats de l'Afrique du Sud ont affirmé que la campagne de bombardements d'Israël visait à "la destruction de la vie des Palestiniens" et avait poussé le peuple "au bord de la famine".