Devant les membres de la Chambre des Conseillers, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a un diagnostic alarmant de la situation des réserves hydriques au Maroc. Une situation tellement inquiétante que la rationalisation de l'usage des eaux n'a jamais été aussi vitale. Détails. Confronté à un stress hydrique d'une ampleur sans précédent, le Maroc se dirige vers une cinquième année de sécheresse. D'après le ministre, les précipitations enregistrées au cours des trois derniers mois n'ont pas dépassé la moyenne de 21 mm, soit une régression de 67% par rapport au volume constaté durant la même période d'une année normale. Nizar Braka s'est montré inquiet de la hausse des températures qui a impacté, en grande partie, le niveau d'évaporation et baissé le taux de remplissage des barrages. La chute des ressources hydriques est dû également au déficit pluviométrique. Les chiffres en témoignent. M. Bakara a fait savoir que les entrées hydriques enregistrées chaque année ont drastiquement chuté, en passant de 11,5 milliards de mètres cubes à 7,2 milliards lors des 10 dernières années. Entre 2017 et 2023, les apports en eau ont diminué pour atteindre 5,2 milliards de m3, a-t-il poursuivi. Au niveau des bassins hydrauliques, les ressources hydriques ont chuté de 67% au niveau national. Idem pour les barrages qui sont à des niveaux critiques. M. Baraka a donné l'exemple du bassin du Loukkos qui est à 23 millions de m3 d'eau issu des précipitations contre 282 Mm3 auparavant. Pour sa part, le bassin de Sebbou n'est qu'à 90 Mm3, contre 758 Mm3 auparavant. Selon les précisions du ministre, même le plus grand barrage du Royaume, Al Wahda, n'a été rempli qu'à hauteur de 11 millions de m3, jusqu'à présent, alors qu'il recevait 400 millions de m3. Cela dit, une gestion collective de l'eau est nécessaire, a plaidé Nizar Baraka, soulignant la nécessité d'une prise de conscience générale de la gravité de la situation. A cet égard, il a appelé à la rationalisation de l'utilisation de l'eau. Dans ce sens, la tutelle entend activer le rôle des commissions locales présidées par les Walis et les gouverneurs et procéder, si nécessaire, à des coupures localement, en fonction de l'évolution de la situation.