Aïd Al-Adha est là, et en plus il tombe un week-end. Ce qui augure d'une frénésie des départs de partout et vers partout au Maroc. Les gares routières sont prises d'assaut, les gens ne manqueront pas de voyager debout dans les trains, les taxis interurbains auront l'occasion d'augmenter leurs recettes et en même temps leurs tarifs, et enfin les khettafa, ces transporteurs clandestins qui sautent sur la moindre occasion pour se faire de l'argent, se frottent déjà les mains des perspectives de profits que leur offre pareille circonstance. Pour ce qui est du transport ferroviaire, on nous annonce que l'Office national des chemins de fer (ONCF) a mis en place un plan de transport baptisé «Spécial Aîd», pour parer à l'affluence des voyageurs que connaît généralement cette période._ Entre le 25 novembre et le 6 décembre, l'Office procèderait au renforcement de la capacité des trains, au réaménagement des horaires et à la multiplication des guichets pour faciliter les achats de billets. L'Office conseille également aux passagers de se procurer des billets Aller-retour à l'avance pour éviter les encombrements que connaissent pareilles occasions. On peut dire qu'hormis quelques désagréments tels les retards de trains, de voitures non climatisées ou de surcharge des voitures, le transport ferroviaire ne présente pas grand problème. C'est sur les routes que ça fait mal, très mal même. Déjà les routes marocaines, en temps normal, sont meurtrières plus que la norme. Et en ces périodes de grandes migrations, sans des mesures adéquates, le bilan de l'hécatombe que connaissent habituellement les routes risque de s'alourdir encore plus et pour moult raisons. Il est vrai que pour pallier à la suraffluence que connaissent les gares routières en ces temps de l'Aïd, les responsables du Tansport et de l'Equipement multiplient l'octroi des agréments de transports exceptionnels. Déjà, on en a octroyé près de 160 rien qu'au départ de Rabat, et selon la déléguée du ministère de l'Equipement et des Transports à Rabat, le département pourrait en octroyer d'autres au fur et à mesure des besoins. Mais à force de bien vouloir faire on risque de mal faire. Le facteur insécurité sur les routes devient de plus en plus alarmant en pareille époque. Surtout avec la multiplication des navettes de tout genre entre les agglomérations marocaines. Des taxis qui roulent le pied au plancher pour réaliser le maximum de dessertes et de recettes, des autocars qui deviennent plus nombreux que la moyenne sur des routes qui restent les mêmes. Et enfin des khéttafa qui ne font qu'à leur tête pourvu qu'ils se remplissent les poches. Multiplier les agréments exceptionnels pour répondre à la demande nécessite la multiplication du parc des autocars. Or, déjà, ceux qui sillonnent les routes actuellement ne sont pas tous conformes aux règles de la sécurité ni à celles du confort des voyageurs. Et l'on sait qu'en pareille circonstance, les transporteurs recourent à des autocars presque rescapés de la casse, et à des conducteurs en chômage technique et souvent manquant d'expérience des longs trajets pour combler ces quelques jours fort juteux. Dans ce cas, les contrôles devraient se multiplier et être des plus stricts sur les routes pour éviter que ces jours de fête ne se transforment en jours de deuil.